Comblement de la zone humide de Petracurbara. Nouvelle étape judiciaire ce 12 septembre

Petracurbara ou la longue histoire… du comblement de la zone humide.  Après la condamnation intervenue en 2011, une nouvelle étape judiciaire s’ouvre ce mercredi 12 septembre à 14 h. U Levante demande la remise en état du milieu.

La zone humide de Petracurbara constituait une vaste roselière et s’étendait en continu en arrière de la plage. En 1976 encore, elle conservait son intégrité et jouait, pour l’environnement et pour la société humaine son rôle de filtre hydrologique. Après plus de trente années de saccage délibéré, la situation est aujourd’hui toute autre.
Au sud, une zone construite est en nette extension, trois voies fragmentent la roselière relictuelle, un bâtiment a été construit, on constate une profonde altération des secteurs Sud et Nord suite à des remblais, compactages, plantations d’arbres et de plantes envahissantes.

 

Des réseaux électriques de forte puissance ont été installés pendant l’hiver 2011/2012 en bordure de la zone transformée en parking. La photo ci-dessous laisse apparaitre (B) le boitier électrique. Est-ce pour illuminer les joncs?  En arrière-plan on distingue très bien les inflorescences d’herbe de la Pampa. Cette plante invasive mobilise les ressources en eau et élimine les plantes indigènes. Elle est considérée dans l’ensemble de l’Union européenne comme une “peste végétale”. Ici cette espèce a été plantée ?

 


Danger pour la ressource en eau. De très nombreux blocs, gravats de dimensions inférieures, graviers et débris métalliques sont encore bien présents dans le secteur considéré et altèrent gravement le fonctionnement hydrologique du marais.
Le 9 septembre 2012, on peut constater que les accumulations de gravats les plus spectaculaires, datées de 2008, ont été enlevées… par un engin chenillé qui a à nouveau fait beaucoup de dégâts. Et, si l’on observe un retour de la végétation sur une partie des zones qui avaient été mises à nu, il s’agit surtout d’herbe de la Pampa, espèce envahissante. A terme, celle-ci risque non seulement de remplacer la végétation d’origine du marais, mais aussi de s’étendre à d’autres milieux comme elle le fait dans les prairies situées en amont de la route. Cette plante est d’ailleurs considérée en France et dans l’ensemble de l’Union européenne comme une peste végétale. Elle mobilise pour elle même toutes les ressources en eau.


L’audience qui se tient aujourd’hui le 12 septembre 2012 (chambre des appels correctionnels de la Cour d’appel de Bastia) examine la demande de remise en état des lieux formulée par U Levante.
Précédemment, par jugement du 11 janvier 2011, le tribunal correctionnel de Bastia avait sur l’action publique,
déclaré les prévenus coupables de destruction d’espèces et de milieux protégés, déclaré les prévenus coupables de remblaiement d’une zone humide sans déclaration des travaux et les a condamnés à des peines d’amende ;
sur l’action civile, le même jugement
déclarait recevable l’action civile de l’association U Levante, accueillait sa demande de réparation pécuniaire du préjudice moral subi, rejetait cependant sa demande de remise en état des lieux et de publication du jugement, à titre de réparation civile.
Si U levante demande la remise en état des lieux c’est notamment, contrairement aux affirmation de la partie adverse, parce que le milieu ne s’est pas reconstitué.
Un verdissement superficiel ne peut faire oublier la modification des sols (niveau du sol, composition, capacité à filtrer et absorber les eaux, capacité à la croissance d’une végétation de zone humide). Les principales plantes à revenir sur les zones impactées sont l’herbe de la Pampa et aussi l’inule visqueuse qui s’installe sur les talus secs de gravats.

 

Dernière heure
Ce 10 octobre 2012, nous apprenons que la date du jugement qui devait être rendu aujourd’hui est reportée au mercredi 14 novembre