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12 juin 2005

Amiante environnemental

La Corse doit se doter rapidement d’une installation de stockage

La Haute-Corse présente des caractéristiques géologiques très particulières. Ainsi, 133 communes possèdent au moins une zone d’affleurement de serpentinite, roche pouvant contenir de l’amiante ! Parmi ces sites, la très tristement célèbre mine de Canari, exploitée jusqu’en 1965 par la société Éternit.

Cette présence amiantifère, on le sait, n’est pas sans incidence sur la santé publique. Nombre de personnes ayant été en contact avec les fibres d’amiante ont déclaré des maladies spécifiques tels les cancers du poumon ou de la plèvre. Ces données sont aujourd’hui parfaitement connues et les très récents procès des ouvriers, qui ont été exposés, sans aucune protection, pendant l’exploitation de la mine de Canari, témoignent de l’importance des effets sur la santé.

Or, en Corse, des expositions à très fortes doses peuvent être effectives en dehors de tout contexte industriel, lors l’ouverture de chantiers du bâtiment et des travaux publics par exemple. Effectués dans des roches amiantifères, ces travaux provoquent des empoussièrements très dangereux (1).

Pour les personnes qui travaillent sur ces chantiers, les risques sont donc élevés.

Pourtant… à Canari, en mai 2005… on a vu de nombreux ouvriers s’activer autour d’importants travaux d’élargissement de la chaussée le long de l’ancienne mine. Ils ne portaient aucune protection particulière. Quant aux passants, ils respiraient les poussières blanches envolées des camions allant déverser leurs déblais dans les anciens puits.

La réglementation actuelle impose le stockage de l’amiante dans une des 12 installations existant actuellement en France, légalement autorisées à accepter cette catégorie de déchets car adaptées au traitement de ces résidus industriels spéciaux. Or, et c’est un comble, la Corse, première région amiantifère, est dépourvue de ce type d’installation.

On peut donc s’interroger : où sont donc passés les terrassements de la ZAC du Fangu … l’amiante de la RN 193 vers Accendi Pipa, les restes des désamiantages de certaines habitations…? Doit-on les chercher dans une des nombreuses décharges sauvages ou dans des matériaux de remblais ?

Pour U levante, qui est à l'origine de la prise de conscience des autorités des dangers de l’amiante environnemental en Corse, il ne semble ni réaliste ni écologique d’envoyer sur le continent nos déchets amiantifères. L’écobilan du transport de milliers de tonnes serait vite fait, quant à l’idée de délocaliser notre pollution, faut-il seulement en parler ? ! Par contre, la situation étant chronique, il semble inéluctable que la Corse se dote rapidement de son installation de stockage... à Canari ?

(1) source : site Internet de la DSS de Haute-Corse.

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