Communiqués

26 août 2011

Lettre à Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, Ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement.

A Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET,

Ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement.

Madame la Ministre,

Nous vous remercions de votre invitation à vous accompagner le 25 août aux Iles Lavezzi.

Votre venue en Corse est pour nous l’occasion d’attirer votre attention sur les graves dysfonctionnements que nous constatons dans l’application du droit de l’urbanisme et du droit de l’environnement sur l’île.

1 - Le contrôle de légalité des documents et autorisations d’urbanisme (PLU, cartes communales, permis de construire) est depuis plusieurs années trop souvent « aux abonnés absents », comme en attestent les récentes décisions des juridictions administratives qui ont annulé, à la demande des associations et non de l’État, les PLU de Bonifacio, Sartene, Olmeto, Serra di Ferro, Porto Vecchio, Calcatoghio, ainsi que de nombreux permis de construire…

Alors que les tribunaux ont relevé des violations à la fois nombreuses et graves des règles d’urbanisme, et en particulier de la loi Littoral, l’Etat n’a cru devoir déférer aucun de ces documents, dont l’application aurait pourtant rendu possible une urbanisation massive et anarchique de très vastes parties de notre littoral. Il s’agit, à n’en pas douter, d’une volonté délibérée. Compte tenu des pressions spéculatives extrêmement fortes qui s’exercent aujourd’hui sur le littoral corse, il est pourtant plus que jamais indispensable que l’Etat assume ses responsabilités et fasse respecter, avec fermeté, les lois en vigueur. Il en va de l’intégrité de l’exceptionnel patrimoine naturel de la Corse.

2 – Si les associations sont évidemment favorables à la création du parc marin des Bouches de Bonifacio, elles ne peuvent qu’y constater, en août, les mouillages innombrables et destructeurs des fonds et ne peuvent que regretter que des constructions aient été édifiées illégalement sur ses bords (lotissements de Piantarella, de Sperone, de Cala Longa par exemple), le parc marin servant, comme pour l’île de Cavallo, d’écrin pour ces luxueuses constructions.

3 – Si les associations sont évidemment favorables aux zones Natura 2000, elles déplorent quelquefois les mauvais choix de site (embouchure très vaseuse et polluée du Stabbiacciu dans le golfe de Porto Vecchio, par exemple).

4 – Les associations attendent également la mise en place effective d’un «sentier du littoral» à sa place légale. Nous constatons en effet trop souvent que la servitude de passage fait l’objet de transferts injustifiés, à la demande de riverains particulièrement influents, à Pianottoli et à Sperone par exemple.

Comme vous l’aurez compris, Madame la Ministre, les associations vous demandent tout simplement de veiller à l’application du droit, ce qui n’est pas le cas, loin de là, en Corse aujourd’hui, et vous prient d’agréer leur respectueuse considération.

Les associations GARDE, U LEVANTE, ABCDE, U POLPU

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