La nappe d’hydrocarbures s’est éloignée de Scandula : merci Éole !

Une nappe d’hydrocarbure de 43 km de long sur 1 km de large a failli dévaster nos côtes. Le vent l’a repoussé mais le mal est fait! La Méditerranée, qui est une mer fermée, est un véritable déversoir pour les armateurs peu scrupuleux qui profitent du laxisme des contrôles et du flou juridique pour polluer en toute impunité.

 

Le rapport du CROSS-MED  envoyé le 02 septembre 2013 fait frémir : une nappe d’hydrocarbures de 43 km de long et de 1 km de large est poussée par un vent favorable vers la côte corse avec des coordonnées géographiques donnant pour point d’impact une zone allant  d’Isula Rossa jusqu’à la presqu’île de la Réserve Naturelle de Scandula. Et puis… le vent à tourné, emportant sûrement cette nappe vers d’autres malheureux rivages.

Merci Éole, car sans vous nos beaux rochers aux milles nuances de rouge auraient revêtu un habit de deuil. Adieu alors balbuzards, puffins, cormorans ; adieu l’éden de Scandula aux 220 espèces de poissons, 470 espèces d’algues, adieu orgues rhyolitiques, trottoirs de lithophylums … Des millénaires de création, des décennies de protection qui peuvent disparaître par l’inconscience et l’appât du gain d’armateurs trop pressés.

La pollution s’est éloignée mais a été également diluée par l’emploi de dispersants qui font couler les hydrocarbures. Un rapport du WWF a estimé en 2003 que sont déversés en Méditerranée 1,5 millions de tonnes de produits pétroliers chaque année, soit 20 Prestige ou 30 Erika !

Lorsque l’on visite le www.marinetraffic.fr on peut voir la carte en temps réel des navires marchands qui sillonnent nos mers. Le trafic est dense … la menace aussi.

Les solutions comme toujours existent mais, pour être valables, cohérentes et efficaces, elles doivent être appliquées au niveau national et international.

Elles consisteraient à :

– renforcer la surveillance et les contrôles maritimes ;

– responsabiliser financièrement et pénalement les armateurs.

– obliger les navires à nettoyer leurs cuves et réservoirs au port avec contrôles systématiques.

– rétablir les zones de protection écologique ZPE qui ont été remplacées en 2012 par les zones économiques exclusives ZEE en Méditerranée (ce qui équivaut à dire que l’on est passé d’une logique de protection à celle d’une exploitation économique!).

On est très loin du compte et l’or noir est encore trop puissant pour espérer que la protection sorte gagnante de cet inégal combat.