Les sites sont protégés. Qu’on les déprotège !

C’est le printemps des bétonneurs…

Ça y est, le changement « espéré » arrive aussi en Corse. Jusqu’à présent, les divers collectifs pour l’application de la loi Littoral se battaient avec les armes de la loi, contre des spéculateurs, maires ou people qui voulaient construire, rapidement, les pieds dans l’eau, de préférence dans des sites protégés. Certains pour se remplir les poches, d’autres pour créer quelques emplois dans l’île en attendant de se tourner vers une main-d’œuvre étrangère moins chère et plus malléable. D’autres encore pour le prestige d’une habitation dans un site vierge, dont l’accès serait strictement privatisé.
À chaque fois, les associations montaient au créneau (souvent sous la menace) et contestaient devant les tribunaux. Ceci n’empêchait pas les divers promoteurs de se hâter de construire ; tout en gagnant du temps en multipliant les recours, pariant sur le fait qu’aucune cour n’ordonnerait jamais la destruction d’une maison achevée.
Pourtant, même si des maires peu scrupuleux avaient accordé des permis, tacites ou non, dans des zones inconstructibles (sans que le préfet intervienne), il advint parfois qu’un jugement final donnât raison aux associations.
Mais voici qu’on assiste aujourd’hui à un mouvement nouveau : le « printemps des bétonneurs ». Plus besoin de se battre au tribunal pour valider un permis illégal.
On a trouvé mieux : les sites sont protégés. Qu’on les déprotège ! (sic).
C’est ainsi que certains sites voient leur statut changé après qu’une étude payée par ceux qui souhaitent construire (cherchez l’erreur) a montré leur absence d’intérêt scientifique (on n’y a vu aucun lézard en hiver !).
Et peu importe que le Conseil scientifique vote « Contre » ; soulevant le manque d’éléments fournis par l’étude. Cette instance n’a pas voix au chapitre, son avis n’est que consultatif.
La Dreal a alors la voie libre. Elle décide que la zone protégée ne l’est plus. Du même coup cette zone peut devenir constructible. Les bétonneuses peuvent tourner, les empêcheurs de bétonner en rond n’auront plus lieu d’attaquer au tribunal. C’est ainsi, qu’une partie de la colline d’Arone (Piana) a récemment failli perdre son statut de Znieff.
Prochaine étape avec le même subterfuge : désanctuariser la Testa Vintilegne ? Des projets de quarante ans sont en sommeil.

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