Qualité de l’air : Les polluants, leurs effets sur la santé

Divers polluants de l’air ont un effet désastreux sur la santé. Aggravation des troubles cardio-vasculaires, respiratoires, maladies pulmonaires (bronchite chronique, emphysème, asthme, cancer du poumon), effets de mutations (notamment à cause du benzopyrène et des dérivés organiques de l’azote).Source : Airmaraix – 2002

 

Dioxyde de souffre (SO2)
Il provient essentiellement de la combustion de combustibles fossiles contenant du soufre : fioul, charbon.
Compte tenu du développement du nucléaire, de l’utilisation de combustibles moins chargés en soufre et des systèmes de dépollution des cheminées d’évacuation des fumées, des économies d’énergie, les concentrations ambiantes ont diminué de plus de 50 % depuis 15 ans.
En présence d’humidité, il forme de l’acide sulfurique qui contribue au phénomène des pluies acides et à la dégradation de la pierre et des matériaux de certaines constructions.
C’est un gaz irritant. Le mélange acido-particulaire peut, selon les concentrations des différents polluants, déclencher des effets bronchospastiques chez l’asthmatique, augmenter les symptômes respiratoires aigus chez l’adulte (toux, gène respiratoire), altérer la fonction respiratoire chez l’enfant (baisse de la capacité respiratoire, excès de toux ou de crise d’asthme).

Poussières ou particules en suspension (PS)
Elles constituent un complexe de substances organiques ou minérales. Elles peuvent être d’origine naturelle (volcan) ou anthropique (combustion industrielle ou de chauffage, incinération, véhicules). On distingue les particules “fines” provenant des fumées des moteurs “diesel” ou de vapeurs industrielles recondensées et les “grosses” particules provenant des chaussées ou d’effluents industriels (combustion et procédés).
Les particules les plus fines peuvent transporter des composés toxiques dans les voies respiratoires inférieures (sulfates, métaux lourds, hydrocarbures, ). Elles potentialisent ainsi les effets des polluants acides, dioxyde de soufre et acide sulfurique notamment.
Les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures. Les plus fines, à des concentrations relativement basses, peuvent, surtout chez l’enfant, irriter les voies respiratoires ou altérer la fonction respiratoire. Certaines particules ont des propriétés mutagènes et cancérogènes: c’est le cas de certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Des recherches sont actuellement développées pour évaluer l’impact des composés émis par les véhicules “diesel”.

Oxydes d’azote (NOx)
Ils proviennent surtout des véhicules (environ 75%) et des installations de combustion (centrales énergétiques, … ). Le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2) font l’objet d’une surveillance attentive dans les centres urbains. Le pot catalytique permet une diminution des émissions de chaque véhicule. Néanmoins, les concentrations dans l’air ne diminuent guère compte tenu de l’âge et de l’augmentation forte du parc et du trafic automobiles.
Les NOx interviennent dans le processus de formation d’ozone dans la basse atmosphère. Ils contribuent également au phénomène des pluies acides.
Le NO2 pénètre dans les plus fines ramifications des voies respiratoires. Il peut, dès 200 m g/m3 (microgrammes par m3 d’air), entraîner une altération de la fonction respiratoire et une hyperréactivité bronchique chez l’asthmatique et chez les enfants, augmenter la sensibilité des bronches aux infections microbiennes.

Composés organiques volatils (COV)
Ils sont multiples. Il s’agit d’hydrocarbures (émis par évaporation des bacs de stockage pétroliers, remplissage des réservoirs automobiles), de composés organiques (provenant des procédés industriels ou de la combustion incomplète des combustibles), de solvants (émis lors de l’application des peintures, des encres, le nettoyage des surfaces métalliques et des vêtements), de composés organiques émis par l’agriculture et par le milieu naturel.
Ils interviennent dans le processus de formation d’ozone dans la basse atmosphère.
Les effets sont très divers selon les polluants: ils vont de la simple gêne olfactive à une irritation (aldéhydes), à une diminution de la capacité respiratoire jusqu’à des risques d’effets mutagènes et cancérigènes (benzène).

Ozone (O3) et polluants photochimiques
Contrairement aux autres polluants, l’ozone n’est généralement pas émis par une source particulière mais résulte de la transformation photochimique de certains polluants dans l’atmosphère (NOx, COV et CO) en présence de rayonnement ultraviolet solaire. Les pointes de pollution sont de plus en plus fréquentes, notamment en zone urbaine et périurbaine. La surveillance a pour objectif de mieux connaître ce phénomène. La pollution de fond augmente elle aussi.
L’ozone est l’un des principaux polluants de la pollution dite “photo-oxydante”, et contribue également aux pluies acides ainsi qu’à l’effet de serre.
Les activités industrielles, les stations d’épuration, les eaux stagnantes, etc… sont sources de multiples odeurs. Ces composés odorants en faible quantité, la plupart du temps sans effet sur la santé, sont souvent désagréables (odeur d’oeuf pourri, de gaz, de chou pourri, de javel).
C’est un gaz agressif qui pénètre facilement jusqu’aux voies respiratoires les plus fines. Il provoque, dès une exposition prolongée de 150 à 200 m g/m3 (microgrammes, par m3 d’air), des irritations oculaires, de la toux et une altération pulmonaire, surtout chez les enfants et les asthmatiques. Le effets sont majorés par l’exercice physique et sont variables selon les individus.

Monoxyde de carbone (CO)
Il provient de la combustion incomplète des combustibles et carburants. Des taux importants de CO peuvent être rencontrés quand le moteur tourne dans un espace clos (garage) ou quand il y a une concentration de véhicules qui roulent au ralenti dans des espaces couverts (tunnel, parking), ainsi qu’en cas de mauvais fonctionnement d’un appareil de chauffage.
Il contribue à la formation de l’ozone.
Il se fixe à la place de l’oxygène sur l’hémoglobine du sang conduisant à un manque d’oxygénation du système nerveux, du cœur, des vaisseaux sanguins. A des taux importants, et à doses répétées, il peut être à l’origine d’intoxication chronique avec céphalées, vertiges, asthénie, vomissements. En cas d’exposition très élevée et prolongée, il peut être mortel ou laisser des séquelles neuropsychiques irréversibles.

Métaux lourds plomb (Pb), cadium (Cd), vanadium (V)
Le plomb a été employé dans l’essence du fait de ses propriétés antidétonnantes. Les essences sans plomb ou à teneurs réduites en plomb ont permis d’abaisser depuis quelques années les teneurs dans l’air très en deçà des seuils de nuisances. Le cadmium a des origines très diverses essentiellement, industrielles. Le vanadium est un indicateur de combustible industriel et domestique.
Ces métaux ont la propriété de s’accumuler dans l’organisme, engendrant ainsi un risque de toxicité à long terme impliquant d’éventuelles propriétés cancérogènes. Le plomb est un toxique neurologique, rénal et du sang. Le Cadmium a un effet sur l’appareil rénal, c’est aussi un irritant respiratoire. Le vanadium est essentiellement un toxique respiratoire qui peut conduire, selon les concentrations, à une simple irritation ou à des lésions pulmonaires plus graves.