Via Campagnola prône la sécurité alimentaire contre l’urbanisation

“Dans nos villages les petits espaces agricoles que sont e ribbe, les banquettes, terrasses et autres planches, qui traditionnellement entouraient nos villages, [sont souvent voués à l’urbanisation…]. C’est là ôter toute possibilité aux générations futures de pouvoir produire à proximité de leur habitation les denrées de première nécessité, notamment les fruits et légumes et quelquefois aussi les céréales”. Dans un courrier, adressé aux membres de la Commission de consommation des espaces agricoles de Haute-Corse, le syndicat agricole Via Campagnola prône la sécurité alimentaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces espaces autour de nos villages, cultivés méticuleusement avec des systèmes d’irrigation par bassin ou d’adduction d’eaux efficaces, ont permis la quasi-autosuffisance alimentaire de nos villages durant des siècles.

 

 

Lors de la dernière Commission départementale de consommation des espaces agricoles le 12 juillet à Bastia, nous avons eu, à plusieurs reprises, à nous prononcer sur des documents d’urbanisme communaux qui présentent comme seul projet d’urbanisation l’extension des villages ou hameaux existants. Ceci en conformité avec la loi montagne (art L 145-3-III).
La plupart du temps un « patatoïde » est tracé de manière plus ou moins équilibrée, autour du (des) hameau(x), bourg(s) ou village(s). Quelquefois même dans des proportions tout à fait démesurées quant à la superficie déjà urbanisée.
Notre commission ayant en charge le contrôle de la consommation des espaces agricoles, il est de notre devoir d’avoir un œil averti sur la disparition de tous ces petits espaces agricoles que sont « e ribbe » , les banquettes, terrasses et autres planches, qui traditionnellement entouraient nos villages.
Ces espaces cultivés méticuleusement, dans une organisation collective mémorable avec des système d’irrigation par bassin ou d’adduction d’eaux efficaces, selon des us et coutumes toujours en vigueur aujourd’hui, ont permis la quasi-autosuffisance alimentaire de nos villages durant des siècles.
Vouer ces espaces à l’urbanisation, serait ôter toute possibilité aux générations futures de pouvoir produire à proximité de leur habitation les denrées de première nécessité notamment les fruits et légumes et quelquefois aussi les céréales. Mais aussi d’empêcher dès aujourd’hui l’aménagement de ces espaces en petites zones de production et donc de les inclure dans des projets d’installation pour de l’agriculture de montagne.
Il nous semble donc indispensable que les élus présentant ce genre de «projet» argumentent clairement devant la commission le maintien quasi intégral de ces zones (comme pour les autres espaces agricoles de la commune) , d’autant qu’il existe aujourd’hui nombre d’outils financiers (PDRC) et techniques permettant la réflexion de l’aménagement collectif de ces espaces.
Il serait dommageable d’avoir à donner un avis (quel qu’il soit), sur ce genre de projet sans connaître réellement l’impact de la disparition des ces zones agricoles aux portes de nos villages.
Nous souhaiterions donc, que lors de la prochaine commission, nous ayons pour chaque dossier suffisamment d’éléments nous permettant de porter un avis objectif. Nous vous rappelons aussi par la présente que l’Odarc dispose d’un outil de diagnostic très intéressant (Geodarc) que nous souhaiterions aussi avoir à la disposition de notre commission.
Suite aux débats du 12 juillet, nous pensons utile aussi de rappeler que la commission doit statuer avec comme objectif le bien collectif dans le temps (sauvegarde des espaces agricoles pour les générations futures) et non pas dans le cadre d’intérêt privé dans un avenir immédiat.
L’argumentation
: « …sur notre commune il n’y a pas de problème de changement de vocation des terres car ce sont les propriétaires exploitant eux-mêmes qui le demandent » est donc à bannir et en aucun cas à prendre en compte pour former l’avis de la commission et de ses membres.
Dans un souci de collaboration constructive, veuillez Madame, Monsieur agréer l’expression de nos sentiments syndicaux les meilleurs.”

Signé : le secrétaire régional du syndicat agricole Via Campagnola