Corse, plaines orientales : alerte à la submersion marine

Plus aucun permis de construire ne sera accordé sur le cordon littoral de La Marana  (entretien avec M. le Préfet de Haute-Corse, 9/12/2014). De Bastia à Sulinzara un vent de panique se lève.

Hélico Marana 16 12 2013

Le lido de La Marana, photo GA

Tempêtes et évènements extrêmes… le changement climatique sera à l’origine de submersion marine sur les plaines orientales, de La Marana à Ghisunaccia en passant par Aleria. La submersion marine est une inondation de la zone côtière par la mer. Celle-ci se produit suite à des évènements météorologiques majeurs comme des vents violents, fortes houles et/ou en cas de tempêtes. Ces phénomènes qualifiés d’« extrêmes » sont déjà devenus communs : fortes tempêtes et trombes sont aujourd’hui fréquentes… L’altitude des zones côtières par rapport au niveau de la mer est donc un facteur majeur dans la définition des zones à risques.

L’élévation continue du niveau de la mer due au réchauffement climatique et l’accentuation du nombre et de la force des tempêtes permettent donc d’affirmer que le risque de submersion existe en Corse, tout particulièrement sur les parties basses de la côte orientale.

En plaines orientales, les zones situées à une altitude de moins de 2 mètres d’altitude pourraient être sujettes à l’aléa submersion marine puisque le niveau marin de référence pour les plans de préventions risques littoraux (PPRL) est porté à + 2 m aujourd’hui. « Pendant un évènement extrême, la submersion marine pourrait engendrer une couche d’eau comprise entre 0 et 50 cm sur approximativement 100 hectares d’établissements recevant du public, 15 hectares de propriétés privées et 130 hectares d’exploitations agricoles. » BRGM/RP-61650-FR  novembre 2012

L’atlas des zones de submersion serait prêt (information de M. le Préfet – 9/12/14) mais il n’est pas encore communiqué. Or il est urgent de rendre publics les plans de prévention aux risques littoraux qui devraient être incorporés au PADDUC et réellement inconstructibles les zones submersibles, comme le sont les zones inondables. Construire « les pieds dans l’eau » ne doit plus être possible. Certains établissements doivent accepter un « repli stratégique » même si c’est une solution difficile à réaliser (sur quels terrains, avec quels financements ?). Un seul objectif est prioritaire : la mise en sécurité des personnes.

Les lidos, zones les plus sensibles : Sur la longue bande sableuse de La Marana (le lido est un cordon dunaire) compris entre la mer et l’étang de Chjurlinu, l’Etat vient enfin de décider que plus aucun permis ne serait accordé. Enfin ! Mais 3500 habitants habitent en hiver le cordon lagunaire de La Marana et Xynthia ne serait « rien » en comparaison de ce qui pourrait y arriver car l’ensemble de La Marana est sous la menace de la submersion. Comment a-t-on pu en arriver là ? Si la loi Littoral avait été appliquée, elle date de 1986, nombre de constructions ne seraient pas sorties de terre et le nombre de victimes potentielles ne serait pas aussi important. Car la loi Littoral cite expressément les lidos comme étant des espaces inconstructibles. En cas de submersion, l’Etat et les maires pourraient être déclarés responsables.

Le cordon littoral qui isole l’étang de Terrenzana de la mer fait également partie des zones à risques très élevés. Comment a-t-on pu laisser construire hôtel et bungalows sur ce lido si étroit?

Riva Bella Linguizetta

Riva Bella, étroit lido entre la mer et l’étang de Terrenzana, urbanisé. Photo GA

Et peut-être que d’ici quelques années…

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