Les indicateurs clés du changement climatique ont atteint des niveaux record en 2015

Article tiré du site Le Monde.fr le 03/08/2016 (lien direct)

Les températures, la montée des eaux et les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux record l’an dernier, faisant de 2015 la pire année de l’histoire moderne pour une série d’indicateurs clés sur le climat, révèle mardi 2 août un rapport international de référence.

Recul des glaces, sécheresse, inondations… c’est un sombre portrait de la Terre que donne le rapport annuel sur l’état du climat (« State of the Climate »), un document de 300 pages auquel ont participé 450 scientifiques du monde entier.

Records de chaleur

Le phénomène météorologique El Niño, particulièrement vigoureux en 2015, a « exacerbé » la tendance au réchauffement l’an dernier selon les experts, qui notent que « la Terre a enregistré des records de chaleur pour la seconde année consécutive ».

Zone particulièrement sensible au changement climatique, l’Arctique a continué à se réchauffer et a atteint des « niveaux enregistrés en 2007 et 2011, soit des records depuis le début des relevés au début du XXe siècle, avec une augmentation de 2,8 °C depuis cette époque. »

Les concentrations de gaz à effet de serre atteignent des sommets

Les concentrations de trois des principaux gaz à effet de serre, dioxyde de carbone (CO2), méthane et protoxyde d’azote, ont « atteint de nouveaux sommets en 2015 », indique le rapport, qui s’appuie sur des dizaines de milliers de relevés tirés de nombreuses bases de données indépendantes.

A Hawaï, sur le volcan de Mauna Loa, la concentration de dioxyde de carbone a enregistré, en moyenne annuelle, « la plus forte augmentation depuis le début des relevés il y a cinquante-huit ans ». Sur l’ensemble de la planète, le CO2 a frôlé la barre symbolique des 400 parties par million (ppm), atteignant 399,4 ppm, soit une hausse de 2,2 ppm par rapport à 2014.

Montée des eaux

Le niveau des eaux a atteint son plus haut point, avec quelque 70 millimètres de plus que la moyenne enregistrée en 1993. Il monte graduellement autour de la Terre, avec une poussée d’environ 3,3 millimètres par an, selon le rapport. La hausse est plus rapide en certains points du Pacifique et de l’océan Indien.

Et elle risque d’accélérer dans les prochaines décennies, à mesure que les glaciers et les calottes glaciaires fondront, menaçant la vie de millions d’habitants sur les côtes.

L’année 2015 a aussi été marquée par une saison des pluies plus abondante que la moyenne, qui a provoqué des graves inondations.

Sécheresses

Des sécheresses sévères ont affecté des superficies presque deux fois plus importantes en 2015 que l’année précédente (14 %, contre 8 % en 2014).

Propagation d’algues

Les eaux plus chaudes ont elles aggravé la propagation d’algues qui a affecté l’été dernier une importante zone du Pacifique nord, allant de la Californie jusqu’en Colombie-Britannique, au Canada, avec des « effets significatifs sur la vie marine, les ressources côtières et les habitants qui dépendent de ces ressources ».

Ouragans

La saison des ouragans dans l’Atlantique a été particulièrement modérée pour la deuxième année de suite, là encore en grande partie affectée par El Niño, bien que le nombre de cyclones tropicaux « ait été bien au-dessus de la moyenne globalement ».

Cette tendance devrait se confirmer en 2016, puisque les six premiers mois de l’année ont été de loin les plus chauds sur le globe.

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