Projet de CET de Ghjuncaghju ; “une catastrophe annoncée”

La conclusion de l’expertise géologique, hydrogéologique et géotechnique du projet de décharge (CET) de Ghjuncaghju/Giuncaggio, réalisée par Paul ROYAL, ingénieur ENSG Nancy, expert près la Cour d’appel de Lyon et la Cour administrative d’appel de Lyon, est sans appel ; “ce projet de décharge constitue un risque certain, grave et irréversible pour la ressource en eau potable et l’activité en général d’une grande partie du bassin de vie de la plaine orientale.”

Ci-dessous l’intégralité de ses conclusions.

“Le projet de CET (Centre d’enfouissement technique) s’inscrit dans un site très particulier constitué de produits d’effondrement du versant montagneux qui, de mémoire d’homme, a toujours présenté de grandes instabilités sur de grandes distances de part et d’autre du site retenu.
La dislocation des matériaux a transformé cette crête, prise dans un méandre du TAVIGNANU, en un réservoir aquifère dont la nappe est en relation directe avec le fleuve.

Quelles ques soient les mesures prises, la nappe reprendra sa place et drainera les pollutions vers le TAVIGNANU.

Sans conteste possible, le site s’inscrit dans une unité géologique particulièrement instable dès qu’on en viendra à modifier la structure par de grands terrassements. Dè́s  le début du remplissage l’ouvrage subira une ruine totale.
La digue aval prévue limitant le stockage des déchets sera assise sur un socle instable et érodable, à quelques dizaines de mètres du TAVIGNANU. Combien de crues torrentielles faudra-t-il pour emporter ces matériaux meubles ?

  • Ce projet est une catastrophe annoncée.
  • Par ailleurs, ce type de stockage sera toujours soumis à l’erreur humaine, la nature des matériaux entreposés ne pourra jamais être totalement garantie. Le risque est grand de constater, si ce projet est mis en place, une pollution de la nappe d’accompagnement du TAVIGNANU et des alimentations en eau potable et d’irrigation.

Si une pollution est un jour constatée, elle sera établie sur un très long terme et affectera une grande partie de la plaine orientale, de ses captages et de ses plages.

En conséquence, ce projet de décharge constitue un risque certain, grave et irréversible pour la ressource en eau potable et l’activité en général d’une grande partie du bassin de vie de la plaine orientale.

Nul ne songerait à stocker ses poubelles au sommet d’un château d’eau, les récipients fussent-ils déclarés étanches.”

Paul ROYAL
Ingénieur géologue ENSG Nancy 
Expertise n°
181EA -160221-20 réalisée pour TAVIGNANU VIVU – Février 2016