Soutien à l’avenir du Conservatoire du littoral en Corse

Un rapport du Sénat prévoit la suppression du Conservatoire du littoral via son absorption par l’Office français de la biodiversité (OFB). Si cette “simplification administrative” se concrétise, les conséquences sur la protection du littoral seront graves.

 Le Conservatoire du littoral a 50 ans. Il a été créé pour assurer le “tiers naturel”, c’est-à-dire pour qu’un tiers du littoral de France reste naturel.

Le Conservatoire du littoral est un établissement public de l’État (à caractère administratif) dont l’action repose sur l’acquisition de terrains en bord de mer et sur les rives des grands lacs. Une fois acquis, passés dans le domaine propre du Conservatoire du littoral, les terrains sont inaliénables et inconstructibles. Depuis 50 ans pas un mètre carré n’est sorti de son domaine (et la très éventuelle procédure, 2/3 des voix du Conseil d’administration + 2/3 des voix du Conseil d’État n’a jamais été enclenchée).

En Corse, parce que le grand tourisme de masse est arrivé avec retard et aussi parce que les objectifs du Conservatoire du littoral rencontraient un bon écho localement, son intervention a permis de rendre inconstructibles : 21 à 23 % du linéaire côtier, plus de 21 000 hectares, 72 sites, et surtout de très grands sites s’étendant loin vers l’intérieur des terres (l’Agriate, Campumoru-Senetosa, Bunifaziu…), ce qui se révèle fondamental pour la conservation de grands paysages et d’écosystèmes fonctionnels.

La profonde originalité du Conservatoire du littoral est donc la protection extrêmement forte de la domanialité publique.

Localisation des sites protégés du Conservatoire du littoral en Corse :

La deuxième originalité du Conservatoire est sa proximité avec les décideurs locaux : son intervention doit être approuvée par les maires (dans la très grande majorité des cas) et passer devant les Conseils de rivages qui ne comptent que des élus (Conseillers territoriaux et élus de la Chambre des territoires en Corse). Le Conseil d’administration national est aussi très majoritairement composé d’élus.

Une fois l’acquisition réalisée, les éventuels aménagements sont toujours réalisés en très étroite concertation avec les élus et les acteurs locaux.

Le Conservatoire du littoral ne gère pas ses sites, ils sont gérés localement par des associations agréées, des collectivités…, en Corse le plus grand nombre de site est géré par la Collectivité de Corse / l’Office de l’environnement qui emploie pour ce faire une soixantaine d’agents.

C’est pour ces raisons que le Conservatoire du littoral n’est pas considéré comme un service de l’État ; c’est aussi parce que ses agents sont peu nombreux, compétents et motivés (le Conservatoire du littoral compte environ 140 agents).

Si la suppression du conservatoire du littoral devait être confirmée au nom de la simplification administrative, cela reviendrait à casser un outil essentiel à la préservation du littoral et à faciliter encore plus  son artificialisation illégale. Non seulement il ne faut pas le supprimer mais il faut lui donner plus de moyens et veiller à ce que s’y applique la loi Littoral  pour empêcher toute installation frauduleuse  comme c’est déjà le cas de quelques “restaurants de plage” pointés régulièrement sur les réseaux sociaux.

Le littoral en général et celui de Corse en particulier auraient tout à perdre de la disparition du Conservatoire du littoral.

Pour ajouter votre signature à la pétition en cours : https://www.change.org/p/prot%C3%A9geons-ensemble-nos-littoraux-soutenons-le-conservatoire-du-littoral?recruiter=287448985&recruited_by_id=0a41ac00-ee83-11e4-ade1-9985f257032d&utm_source=share_petition&utm_campaign=psf_promote_or_share&utm_term=0aad284d1fc74a97b348c874b95c648d&utm_medium=facebook&utm_content=fht-490645798-fr-fr%3A