Les coffres d’amarrage pour yachts de Sant’Amanza, commune de Bunifaziu : le Conseil scientifique de la Réserve naturelle émet un avis défavorable à une reconduction de 15 ans de cette zone de mouillage

Pour le Conseil scientifique de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, les zones de mouillage (ZMEL) ne doivent en aucun cas être installées dans une réserve naturelle ou une aire marine protégée.

“Les grands yachts en sont les usagers exclusifs … ce ne sont pas des équipements d’utilité publique“- P. Oberti, président du Conseil scientifique de la RNBB.

En juin 2021, U Levante et ABCDE ont déféré l’arrêté préfectoral du 31 mai 2021 autorisant deux zones de mouillages (ZMEL) comprenant 14 coffres d’amarrage pour yachts de plus de 24 mètres au Tribunal administratif. La décision du TA, plus de 4 ans après, est toujours attendue.

https://www.ulevante.fr/lattaque-vient-de-la-mer-la-pression-de-mouillage-des-yachts-en-corse/

Or le quotidien Corse Matin, dans son édition du 8 septembre 2025, article signé L. Giannechini, révèle que le Conseil scientifique de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio émet de vives critiques sur ces ZMEL qui ont coûté 2,3 millions d’euros d’argent public. Qu’on en juge.

“Utilité limitée…, installation coûteuse…, modèle non vertueux ni envers la nature dans laquelle sont émises des quantités énormes de CO2 et de gaz à effet de serre, surtout dans une réserve naturelle, ni envers l’économie locale étant donné la durée brève du séjour moyen constatée dans la ZMEL…, corps morts installés pour certains trop près des herbiers de posidonies conduisant à leur ensablement, leur pourrissement…, pollution lumineuse…, bruit des moteurs…, perturbation des mammifères marins.”

“Dans son avis rendu le 14 novembre dernier, le Conseil scientifique

“dresse un bilan négatif de la première phase d’exploitation des ZMEL et émet un avis défavorable à la demande d’arrêté d’occupation temporaire (AOT) de 15 ans.”,
relève aussi “la faible fréquentation de la ZMEL (21 % en 2021, 19 % en 2023)” démontrant un “surdimensionnement de la ZMEL et une faible utilité collective”,
affirme que ces ZMEL doivent être financées par les propriétaires de yachts,
refuse qu’elles soient installées dans une réserve naturelle ou un parc ou toute autre aire marine protégée.

Un gros pavé dans la mare … du golfe de Sant’Amanza.

La décision du TA est très attendue.

Extrait de l’article de Corse Matin :