Padduc et “tache urbaine”, un nouveau concept en urbanisme

Le PADDUC fait œuvre de création en matière d’urbanisme en introduisant la notion de « TACHE URBAINE ».

Ayant vainement recherché cette notion dans le Code de l’Urbanisme, nous nous sommes rabattus sur le «Larousse»: ce dernier donne plusieurs définitions du mot tache :

–       Marque laissée par une substance salissante : une tache de graisse

–       Partie colorée, de grandeur variable, sur fond de couleur différente : le soleil fait des taches de lumière sur le sol

–       Marque colorée naturelle sur la peau, le pelage, les plumes des animaux : les taches d’une panthère

–       Opacité localisée anormale d’un organe, visible sur une radiographie

–       Changement de coloration de la peau, sans élevure ni dépression

–       Altération colorée de la surface d’un végétal : des fruits sans tache

–       Acte qui constitue une faute, un manquement, ou défaut qui dépare la beauté, l’unité de quelque chose : une vie sans tache

–       En astronomie, une structure temporaire sombre, évolutive, de forme approximativement circulaire et de diamètre variable, sur la photosphère du soleil

A lire ces définitions la notion créée par le PADDUC n’est guère flatteuse :

–       L’urbain ferait-il tache dans le paysage ?

–       L’urbain serait-il une faute, un manquement, un défaut qui dépare la beauté, l’unité d’un territoire ?

–       L’urbain serait-il une altération du sol, du paysage ?

A ces questions il faut malheureusement la plupart du temps répondre par l’affirmative : combien de lotissements, de zones « mitées » essentiellement sur la frange littorale du territoire se cachent derrière ces taches urbaines ?

Seuls quelques habitats traditionnels méritent l’acception la plus valorisante : « marque colorée naturelle sur la peau, le pelage, les plumes des animaux »

Ces remarques sur la notion de « taches urbaines » n’auraient pas d’importance et n’auraient pas leur place dans une enquête publique si elles ne constituaient pas une porte ouverte, un prétexte à une urbanisation renforcée à partir ou autour de ces taches. C’est en tout cas l’interprétation du Conseiller chargé de l’urbanisation de Bunifaziu (Corse Matin du 26 juin, page 24 : “Le concept de tache urbaine donne la possibilité de densifier des endroits déjà urbanisés”). Alors les taches urbaines : verrues ou métastases ?…. au choix !

Après les permis de construire, permis de lotir, à quand les permis de….faire tache ?

Les “taches urbaines” sur la côte orientale de Bunifaziu.