Lettre ouverte du GARDE * aux élus de la Collectivité Territoriale de Corse

Quel futur pour le site inscrit de la rive sud du golfe d’Aiacciu/Ajaccio?

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La rive sud du golfe d’Aiacciu vue de Coti Chjavari

Nombreux sont ceux qui se sont investis pour ce projet de PADDUC.

Nombre d’entre eux  ont subi critiques et  invectives pour avoir tenté d’obtenir nos Justes Droits, objectivement et  sans faux-fuyants possibles.

Certaines avancées restent à accomplir, elles vous sont dévolues publiquement aujourd’hui, comme par exemple sur la rive sud du golfe d’Ajaccio.

Ce vaste secteur où le GARDE s’est acharné à obtenir la reconnaissance, sans conteste possible, de l’état ou d’autres intervenants, de nos sites inscrits au titre de la Loi du 2 mai 1930 et la garantie du libre accès à nos plages pour nos familles.

Lorsque l’on considère  les dégradations paysagères apportées par les constructions anarchiques au site de la Rive Sud du Golfe d’Aiacciu, il nous semble  inacceptable de perdurer dans la bétonisation des parties encore naturelles de cet espace.

Ce site, qui s’étend de l’aérodrome de Campu del Oru à la Pointe de la Castagna, et ce sur les terrains situés de la mer à la route,  est inscrit depuis le 1er mars 1951 par arrêté ministériel ** au titre de cette loi de 1930 à l’inventaire des sites pittoresques de la Corse. L’État, qui a décidé de cette inscription par arrêté Ministériel le 1er mars 1951, n’a pas veillé à la stricte application des obligations en découlant. Même si l’on peut admettre la fragilité des Élus sur ces territoires, l’État n’a pas rempli sa mission de contrôle de légalité, et semble même aujourd’hui contester la reconnaissance objective des parties encore naturelles de ce paysage  remarquable et caractéristique dans la Trame Verte et Bleue. La Trame Verte et Bleue  est pourtant un outil créé par la loi du 12 juillet 2010 qui porte l’Engagement National pour l’Environnement afin d’améliorer  la qualité et la diversité des paysages (point 6 article 1er).  Avec  tout particulièrement, les espaces protégés au titre du livre III du code, c’est-à-dire : les terrains du Conservatoire du littoral, les réserves naturelles, le Parc naturel régional, les sites inscrits et classés…..

Il est évident que sans la muraille de constructions hétéroclites entre la mer et la route, cautionnées à tort par l’État et les Élus,  le paysage serait grandiose.

La Rive Sud a perdu de sa majesté, mais est-il nécessaire de  poursuivre ce massacre  en silence ?  Est-il vraiment indispensable  de continuer à perdre les zones humides inhérentes à ce vaste paysage où nichent et se reproduisent une multitude d’espèces animales et végétales pour y voir pousser des murs de béton de façon anarchique ?

Est-ce une politique d’attractivité touristique soutenable que de continuer à saccager les paysages au  bénéfice de quelques privilégiés bien trop souvent absents en oubliant nos familles et leurs simples droits ?

Des Droits simples comme le libre accès aux plages !

Nous restons particulièrement attentifs concernant le souhait émis par la Conseillère exécutive en charge du PADDUC de rendre constructible la bande des 100 m sous certaines conditions. Une dérogation est possible pour la Corse depuis la loi de 2002. Mais personne n’avait osé jusqu’ici remettre en cause l’acquis de l’intégrité de cette bande littorale. Cette protection garantissant à toutes les couches de la population une jouissance gratuite du littoral.

Nos familles vont-elles devoir accepter en silence de  voir pousser une multitude de « paillotes » sur les plages de ce site inscrit réduisant de fait  l’espace dédié à la simple détente gratuite tout en aiguisant  les concurrences d’usages  et  les rivalités qui ne manqueront pas de surgir…

Même si un flou artistique semble entretenu  entre plages du DPM  et  bande des 100 m,  trouvez-vous normal et acceptez-vous que les plages situées en site inscrit comme sur la Rive Sud d’Ajaccio,  se transforment en un parc d’attractions géant pour touristes, privant les populations locales de droits légitimes ?

Les réponses vous appartiennent…

De son côté, le GARDE réaffirme son engagement formel sur ce site inscrit et continuera à contester devant les tribunaux toute tentative relevant d’une illégalité.

* GARDE : Groupement d’Ajaccio et de la Région pour la Défense de l’Environnement

** Arrêté ministériel du 1er mars 1951 avec la cartographie

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