À Patrimoniu, le permis de construire des Marines du Soleil est annulé. Le maire de la commune se fait accusateur.

La Cour d’appel de Marseille confirme : le permis de construire Marfisi inhérent aux Marines du Soleil à Patrimoniu est annulé. Le jugement intervenu le jeudi 8 novembre 2012 précise que l’extension de l’urbanisme à cet endroit est illégale.
Le maire de Patrimoniu qui a délivré le permis au nom de l’État saisit la balle au bond pour se faire accusateur.

 Patrimoniu. Marines du Soleil. photo CC Pierre Bona

À Patrimoniu (Haute-Corse), un permis de construire pour un complexe immobilier comprenant quatre bâtiments et des garages, à côté des Marines du Soleil, avait été délivré par le maire au nom de l’État en 2009. Depuis, les associations U Levante et U Polpu s’opposent à ce permis puisque ces constructions ne sont pas en continuité d’une agglomération.
Après le tribunal administratif de Bastia, l’affaire vient d’être jugée ce 8 novembre 2012 par la cour administrative d’appel de Marseille. Victoire pour les associations : le permis de construire est annulé et le sieur Toussaint Marfisi condamné à payer 2 000 euros à l’association U Levante à l’origine de la procédure.

Comme à revers, quelques jours après que le jugement a été rendu public, le maire de Patrimoniu, prend la parole dans le quotidien local (Corse-Matin du 10 novembre 2012). Il ne parle pas de la décision du tribunal mais se fait accusateur à l’égard des associations et nourrit une critique acerbe à l’égard du livre d’Hélène Constanty : «Razzia sur la Corse».
En effet, dans son ouvrage paru chez Fayard, la journaliste à l’Express relate l’épisode peu glorieux où l’ambassadeur Louis Dominici, partie prenante dans la construction des Marines du Soleil et ami du premier magistrat de Patrimoniu, formule des menaces de mort à l’encontre des responsables associatifs. (lire ici).  Menaces qui ont fait  l’objet d’une main courante et d’attestations pour la justice de la part de quatre membres de U Levante.

L’édile se fait l’avocat de son ami Louis Dominici et explique sa prise de position tardive par le fait qu’il n’avait pas, jusque là, pris connaissance des cinq pages du livre parlant de sa commune. Peu crédible ! Depuis cinq mois, l’ouvrage fait grand bruit. Il n’a d’ailleurs donné lieu à aucune poursuite judiciaire ni à l’encontre de l’auteure, ni à l’encontre de l’éditeur. “Mon ouvrage est une enquête documentée, nourrie de trois années d’investigations et de très nombreux entretiens, qui a reçu, en août 2012, le prix du livre Corse” commente d’ailleurs Hélène Constanty.

De surcroît,  M. le maire, désigne à la vindicte une association et l’un de ses membres en particulier. Dans l’actuel état de non-droit de la Corse où la rage immobilière sévit sans vergogne allant jusqu’à s’exprimer mortellement, une telle désignation relève de l’irresponsabilité. Terme ici préféré à un autre, gravement plus accusateur .

 

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