Corse : urbanisation résidentielle coûte que coûte aux dépens des meilleures terres agricoles ou des sites

Le PLU de Calinzana comme celui de Bunifaziu ainsi que la quasi-totalité des anciens documents d’urbanisme (Plans Locaux d’Urbanisme ou Cartes Communales) ouvraient illégalement à l’urbanisation des milliers d’hectares. Et ces milliers d’hectares sont la source, le support, des milliers de permis illégaux délivrés en Corse puisque, dans de nombreuses communes, ces PLU ou ces cartes communales déraisonnables sont toujours en application. 

En 2012, le Livre blanc des Assises du littoral affirmait : « 72 communes littorales accueillent, en 2008, 194 611 habitants. Les espaces déjà ouverts à l’urbanisation sur ces seules communes littorales :

  •  permettraient de doubler l’urbanisation actuelle et donc vraisemblablement d’y doubler la population
  •  dépassent très largement le besoin démographique de l’île entière. »

La plupart des zonages AU (à urbaniser) de ces documents sont pris sur des terres agricoles de fortes potentialités, ce que le bon sens, le principe d’autosuffisance alimentaire, les bouleversements climatiques en cours et la législation en vigueur (une utilisation économe de l’espace) n’auraient pas dû permettre.

Le Padduc a été approuvé fin 2015. Les 114 communes qui disposaient d’un document d’urbanisme (65 CC, 48 PLU, 1 POS) avaient trois ans pour les mettre en compatibilité avec le PADDUC. Elles ne l’ont pas fait. Les PLU et les CC n’ont pas non plus intégré, par exemple, la loi ALUR…

Ainsi ces documents continuent à rendre constructibles les meilleures terres agricoles (ESA) ou des espaces naturels ultra-littoraux et à permettre le mitage. Leur annulation était et est nécessaire.