Création d’ombrières agricoles et photovoltaïques à Pinia (Ghisunaccia)

Enquête publique du 19 février au 22 mars 2021

Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas dans le dossier soumis à enquête publique le photomontage du projet d’ombrières agricoles et photovoltaïques reproduit ci-dessus. Et pour cause, il figure uniquement dans celui présenté au Conseil des Sites des 5 et 11 mars 2021 dont les comptes rendus ne sont pas encore disponibles.

Cela n’a pas empêché l’enquête publique de démarrer le 19 février et de s’achever le 22 mars prochain :

Comme vous pourrez le lire dans la lettre adressée à M le Préfet de Haute-Corse dès le 22 février 2021 (pièce jointe), U Levante constatant l’absence des avis :

  • de la Commission Territoriale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CTPENAF)
  • du Conseil des Sites

a demandé le report de l’enquête publique et ce jusqu’à publication de ces avis.

Au jour de parution de cet article, aucune réponse ou report, ce qui équivaut à un refus implicite de la part du Préfet de la Haute-Corse !

Au-delà de cet aspect formel, qui a toute son importance, nous tenons à vous faire part de nos « réticences » quant à ce projet.

Gigantisme du projet

Au préalable, nous attirons votre attention sur le gigantisme de ce projet : il s’agit de la création de 130 ombrières agricoles et photovoltaïques :

  • de 1000 m2 chacune,
  • couvrant une surface de 13 hectares permettant la production d’énergie,
  • mais impactant une surface totale de 50 hectares,
  • d’une puissance installée de 13 mégawatts-crête,
  • combinée à l’exploitation d’une plantation d’agrumes.

À titre de comparaison, le quotidien « Les Échos » titrait, en octobre 2019 : « Près de Lyon, le plus grand parc d’ombrières photovoltaïques de France » construit sur 8,2 hectares pouvant produire jusqu’à 16 mégawatts d’électricité.

S’il peut paraître légitime d’étudier, avec la caution de l’INRAE, l’opportunité d’une plantation d’agrumes sous ombrières (évaluation des diminutions de perte dues à l’excès d’ensoleillement…), la mobilisation d’une surface de 13 hectares est excessive : la rentabilité globale de ce projet est clairement à chercher ailleurs, du côté photovoltaïque.

Risque d’incendie

Le plan de masse met en exergue la proximité immédiate des ombrières, voire leur imbrication, avec les Espaces Boisé Classés.

On semble loin des 50 mètres de débroussaillage préconisés dans un avis de la Mission Régionale d’Autorité environnementale de Corse (MRAe) concernant un projet de champ photovoltaïque sur la commune de Pieve

Proximité d’espaces de grandes qualités environnementales

Franchement, l’artificialisation de 13 hectares, quoi qu’on en dise, est-elle visuellement opportune à 1,2 km de l’étang d’Urbino et à 700 mètres de la Zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF de type 1) « Boisement et brousses littorales de Casabianda à Pinia ».

Il est important de noter que le caractère argileux des sols va nécessiter, pour les quelques 5 000 agrumes, l’apport important « d’intrants »… on craint le pire !

En définitive, quitte à opter pour du photovoltaïque, vertueux dans son principe, il eut été plus judicieux de couvrir, par exemple, les 11 hectares de parking des centres commerciaux de la périphérie ajaccienne que la France entière nous envie !

Pour toutes ces raisons de forme et de fond, nous vous incitons à intervenir nombreux sur le registre dématérialisé de l’enquête publique jusqu’au lundi 22 mars inclus :

https://www.registre-dematerialise.fr/2316

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