Deux espèces végétales menacées en Corse doivent faire l’objet de plans nationaux de sauvegarde

Deux espèces de flore menacées en Corse doivent faire l’objet de plans nationaux de sauvegarde : le Centranthe à trois nervures et la Lunetière de Rotgès. Ces plans sont soumis à la consultation du public jusqu’au 25 novembre 2012. Ci-dessous l’avis de U Levante

Projet de plan d’action en faveur du Centranthe à trois nervures

photo ministère de l’Écologie

• Le plan d’action intègre les enjeux et contraintes qui agissent directement sur l’état de conservation de l’espèce et permet ainsi de proposer des actions concrètes, réalistes et réalisables. Le document est complet et ainsi nous avons peu de remarques à formuler.

• En Corse, la présence de l’espèce au niveau du massif de la Trinité de Bunifaziu est une donnée environnementale de premier ordre. En effet, cette population est unique à l’échelle mondiale. Ceci nous pousse à nous interroger sur le critère choisi par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) pour évaluer son risque de disparition.

La dernière évaluation du risque de disparition de l’UICN du livre rouge des espèces menacées nationales (réalisée en 2011) l’a fait passer du classement « en danger critique d’extinction » au classement moins alarmiste «danger d’extinction ». Selon nous, la réalisation d’une déclinaison régionale de la liste des espèces menacées nationales pourrait permettre de proposer un classement plus en connivence avec les enjeux présents en Corse. 

• Sur les actions de protection nous avons rien à formuler et sommes d’accord avec l’ensemble des préconisations. En revanche, concernant les actions relatives à l’apport de connaissances sur la dynamique de l’espèce nous soulevons que le site de la Trinité était un ancien site d’élevage caprin (page 12). Il nous paraît alors judicieux d’étudier l’impact possible de la pression pastorale sur le développement et la régénération de l’espèce.

Cette espèce est-elle appétente pour le bétail, notamment pour les caprins ? Existe-t-il un risque de prédation ?

Si oui, faut-il éviter le développement de l’activité pastorale à proximité du site ? Ou a contrario, la pression du bétail, en maintenant l’ouverture des milieux, favorise-t-elle le développement de l’espèce ? Il est certain que si l’activité a totalement disparu il sera alors difficile d’en étudier les impacts possibles. Dans ce cas, le document devrait peut-être préciser qu’au regard des connaissances actuelles et par principe de précaution, l’activité pastorale (notamment élevage caprin) n’est pas souhaitée à proximité du site. Ou bien, si la topographie le permet et avec l’accord des propriétaires, pourrait-on clôturer le site ?

 

• En ce qui concerne la communication, nous préconisons de ne pas divulguer la localisation exacte des plants afin de limiter l’afflux de curieux et ainsi les risques de piétinement et de cueillette.

 

Projet de plan d’action en faveur de la Lunetière de Rotgès lire

photo ministère de l’Écologie

Ce plan est un document complet et de grande qualité. Nous avons peu de remarques à formuler, si ce n’est :

• Même remarque que pour le plan national d’action du Centranthe à trois nervures, nous déplorons le déclassement opéré par l’UICN lors de la nouvelle évaluation du risque de disparition des espèces menacées en France métropolitaine.

• Par rapport à la conservation de l’espèce, le risque de destruction par l’homme est abordé dans le document, cependant nous voudrions préciser que la proximité des stations avec le village de Ponte à a Leccia, les axes principaux de circulation et la carrière de Slastracu est un facteur négatif qui menace directement la conservation de l’espèce.

• En ce qui concerne la communication, nous préconisons de ne pas divulguer la localisation exacte des plants afin de limiter l’afflux de curieux et ainsi les risques de piétinement et de cueillette.

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