Rejets de la centrale de Lucciana. Mais que contient cette étude que nous ne devons apprendre ?

Depuis un an, les associations de protection de l’environnement demandent communication de l’étude  relative à la performance des émissions de dioxyde de soufre de la future centrale de Lucciana. Formalité ? Nenni… Le préfet ne refuse pas mais conseille de s’adresser directement au ministère. Le ministère lui, renvoie auprès du préfet. Mais que contient donc cette étude que nous ne devons pas apprendre ?

 

À l’heure où nous écrivons, les moteurs de la centrale de Lucciana sont dans le port de Bastia. Branle-le-bas de combat, ils seront acheminés demain vers le lieu de leur installation. Selon les annonces de Nicolas Sarkozy en Aiacciu vendredi 13, il semblerait que le combustible utilisé dès le démarrage sera le fuel léger : une victoire si cela se vérifie ! Mais nous attendons l’arrêté préfectoral pour valider ces dires.
Depuis longtemps, différentes associations ont soulevé les problèmes sanitaires que constituait  le fonctionnement des moteurs au fuel lourd. Revendications du collectif contre le fioul lourd, dépôt d’un recours en tribunal administratif par U Levante… tout a été fait pour tenter de préserver la santé des habitants vivant sous le panache et empêcher le démarrage de la centrale au fioul lourd.
Tant fut fait que le Ministre Jean-Louis Borloo, alors ministre en charge de l’Environnement, impose une “étude technico-économique relative à l’amélioration de la performance environnementale liée aux émissions de dioxyde de soufre” pour obtenir un niveau de rejet équivalent à celui du fioul léger. L’étude est réalisée et les services de l’État (Dreal) sont en sa possession depuis juillet 2011.

Actions auprès du préfet de Haute Corse. Le 18 novembre 2011, au cours d’une audience et de bon droit, U Levante demande au préfet de Haute-Corse communication de cette étude. Il ne peut qu’agréer, ce qu’il fait. Mais ne s’exécute pas. Aussi, ne recevant rien, l’association  lui réclame à nouveau par écrit communication de cette étude (télécharger) le 2 décembre 2011.
Deux mois plus tard, le 26 janvier 2012, le préfet de Haute-Corse répond (télécharger). Il indique qu’il appartient à l’association de formuler [sa] requête au ministre de l’écologie”. La formule est lapidaire, elle fait défaut à l’obligation faite par les textes. Le 27 février 2012, les associations U Levante et Aria Linda demandent donc cette étude au ministère par courrier (télécharger).

Parallèlement des actions sont engagées auprès du préfet de région.
Le 23 novembre 2011 : au cours d’un entretien avec le préfet de région, U Levante et Aria Linda lui demandent communication de cette étude.  Dans un premier temps, le préfet de région indique ne pas en disposer, puis, dans un second temps, il explique qu’il doit demander au ministère concerné, l’autorisation de nous la communiquer, alors qu’il avait l’obligation, lui aussi, de la communiquer.
U Levante et Aria Linda écrivent alors au ministre.
Fin mars 2012, le ministère vient de nous répondre (télécharger)… de nous adresser au préfet de région pour obtenir l’étude ! À ce stade-là, c’est le serpent qui se mord la queue…

Mais que contient cette étude pour être ainsi considérée comme un “secret-défense” ?

 

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