La France autorise L’ENFUMAGE DU MILIEU MARIN jusqu’en 2026

Communiqué commun des associations GARDE et U LEVANTE

Sanctuaire des cétacés, golfe natura 2000, bande des 3 milles, la France autorise « L’ENFUMAGE » du milieu marin jusqu’en 2026. Interdits au 1er janvier 2022 dans la bande des 3 milles nautiques, ils seront autorisés en Corse.

Vous ne verrez plus ces panaches, les fumées seront lavées à l’eau de mer et le tout rejeté au fond de l’eau avec les polluants, même dans la bande des 3 miles et les zones portuaires interdites de rejets !

La France accorde dérogation à Corsica Linea !

Corsica Linea souhaite une bonne année à la mer Méditerranée !

Au niveau mondial, le trafic maritime est régi par la Convention MARPOL :

 En 2005, afin d’abaisser la pollution de l’air émise par les navires, la convention prévoit de limiter la teneur en soufre du carburant qui doit passer de 4,5 % à 3,5 % en 2012, et à 0,5 % en 2020.

Mais, le 15 mai 2015,  un amendement est apporté sournoisement par les groupes pétroliers concernant l’interdiction du transport de fuel-oil non conforme afin d’écouler le fioul lourd qui se retrouve juste avant le bitume dans le bas de la colonne de raffinage, et par les compagnies maritimes pour naviguer à moindre coût. Les compagnies maritimes sont donc autorisées à équiper leurs navires de systèmes d’épuration des fumées, les scrubbers, afin de continuer à utiliser un fuel plus soufré, largement disponible et surtout bien moins cher.   

LES SCRUBBERS

Les scrubbers sont des dispositifs de nettoyage des fumées d’échappement des navires qui les débarrassent notamment des oxydes de soufre (SOx) en permettant l’usage de fioul lourd à 3,5 % de soufre ou plus (scrubbers à boucle fermée).

Il existe plusieurs types de scrubbers :

  • Les scrubbers équipés d’un système hybride qui peuvent fonctionner en boucle ouverte ou fermée.
  • Les scrubbers à boucle fermée qui stockent les résidus de lavage à bord (boues) pour un retraitement à terre, les scrubbers à sec (comme le Piana de la Méridionale).

Et les scrubbers à boucle ouverte qui rejettent directement en mer les eaux de lavage des gaz, d’échappement et qui permettent l’utilisation de fuel à 3,5 % de soufre.

La France adapte ses textes à la demande de 2 compagnies, 7 navires au total dont 5 appartenant à CORSICA LINEA.

 L’article 2 del’Arrêté du 23 novembre 1987 est modifié par Arrêté du 22 septembre 2021 

« Les rejets, dans le milieu marin, d’effluents provenant des méthodes de réduction des émissions fonctionnant en système ouvert sont interdits à moins de 3 milles nautiques de la terre la plus proche dans les eaux sous juridiction française ».

Des grands ports maritimes comme Marseille, Nantes-St Nazaire et La Rochelle ont déjà modifié leur règlement portuaire pour y inscrire une interdiction des rejets. D’autres ports comme Bordeaux et Le Havre ont émis une interdiction de principe de l’utilisation de ces systèmes au titre de leur pouvoir de police portuaire.

EN CORSE, c’est une situation bien différente pour les ports d’AJACCIO, de BASTIA,  et de PORTO-VECCHIO, avec une demande D’EXEMPTION DE LA CORSICA LINEA  au titre du 5ème de ce même article modifié le  22 septembre 2021 comme suit :

 À titre transitoire, l’administration française peut accorder à un navire existant, effectuant des voyages réguliers entre deux ports, une exemption dont la durée de validité doit être limitée au strict minimum et ne peut excéder le 1er janvier 2026. La demande d’exemption doit démontrer l’impossibilité de se conformer à cette règle et indiquer la ou les solution(s) de mise en conformité retenue(s) et leur date prévisionnelle de mise en œuvre ».

Par courrier du 26 Octobre 2021 CORSICA LINEA sollicite cette exemption, une aubaine à saisir !

POURQUOI ?

  • Pourquoi ne pas utiliser de carburant à 0,5 % de soufre ?
  • Pourquoi ne pas utiliser des scrubbers en circuit fermé ?
  • Pourquoi ne pas s’être équipé de scrubbers à sec comme le Piana ?

Le seul objectif de la Corsica Linea est donc bien de limiter les coûts au mépris des effets néfastes sur le milieu marin. Il est pourtant avéré que ces eaux de lavage sont plus acides et plus turbides que l’eau de mer et contiennent en quantités variables des métaux lourds, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des nitrates ainsi que les éventuels additifs chimiques utilisés par les scrubbers.  

Tant pis pour les dégâts environnementaux,  les fonds marins,  la biodiversité, la qualité des eaux, les pêcheurs… Ils ne rentrent pas dans les bilans comptables du trafic maritime.   

LA FRANCE EXEMPTE 5 navires CORSICA LINEA AU NOM DU FRIC A COURT TERME !!! 

ANNEXES :

Cartes des interdictions de rejets en Europe, Sanctuaire Pelagos, Golfe d’Ajaccio Natura 2000 :

https://www.ulevante.fr/wp-content/uploads/2021/12/pollution-navires-de¦urogation-a-nepita-copie.pdf

https://www.ulevante.fr/wp-content/uploads/2021/12/pollution-navires-de¦urogation-Jean-Nicoli.pdf

https://www.ulevante.fr/wp-content/uploads/2021/12/pollution-navires-de¦urogation-Pascal-Paoli.pdf

https://www.ulevante.fr/wp-content/uploads/2021/12/pollution-navires-de¦urogation-Vizzavona.pdf

https://www.ulevante.fr/wp-content/uploads/2021/12/pollution-navires-de¦urogation-pages-1-a¦C-13.pdf