Piantarella/Bunifaziu

La SCI Stella d’Oro (Julien Filipeddu) et la SCA EPM (Jean-Noël Marcellesi) ont cédé le site romain de Pallà et l’étang de Piantarella et ses abords au Conservatoire du Littoral*.

Mais la cession est en retrait du projet d’achat présenté par le CDL en octobre 2023 : https://www.ulevante.fr/bunifaziu-piantarella-sperone-quel-avenir/

Cette cession est le résultat de transactions au titre de la compensation des atteintes à la biodiversité, conséquences de la construction de la villa de la SCI Stella d’Oro entre les deux étangs de Piantarella et de Sperone, dans une ZNIEFF de type 1, dans un espace remarquable inconstructible de la loi Littoral, sur un zonage illégal du PLU approuvé par la commune en 2006.

La construction de cette villa a bénéficié en 2013 d’un permis de construire délivré par le maire de la commune, J.-C. Orsucci, sur ce zonage illégal, permis modifié en 2017… Et le contrôle de légalité de l’État, qui n’avait pas déféré le PLU, ne s’y est évidemment pas opposé.

Trois articles du code de l’urbanisme interdisaient pourtant la délivrance de ce permis :

  • zone non urbanisée ( L.146-4-I de 1986 devenu L. 121-8 en 2015),
  • espace remarquable inconstructible depuis 2004 (L. 146-6 devenu L. 121-23),
  • bande des 100 mètres inconstructible (L. 146-4-III devenu L. 121-13).

Mais la non-application de la loi Littoral par la commune et l’État, à Bunifaziu, comme presque partout en Corse, depuis sa promulgation, a été très largement démontrée par les associations de protection de l’environnement. Et c’est la non-application de cette loi, et donc du code de l’urbanisme, qui a conduit à la bétonisation de nos côtes au profit de sociétés aux revenus conséquents.

Les travaux lourds de creusement destinés à la construction de cette villa ont donc réellement commencé fin juin 2017 et les tonnes de déblais ont été déposées au-dessus du site romain, l’ensemble détruisant au passage une riche biodiversité : habitat d’intérêt communautaire de Genévrier turbiné favorable à plusieurs espèces de flore et de faune protégées (plusieurs espèces d’orchidées, Glaïeul douteux, Astragale de bétique, Fauvette mélanocéphale…)

Le contrôle de la DREAL n’a été effectué que le 24 février 2002… bien trop tard. Et la loi permet à celui qui a détruit de se dédouaner en offrant des compensations… la principale étant la cession des parcelles, une “compensation” qui ne coûte rien aux propriétaires puisque toutes sont inconstructibles, comme toutes les parcelles de ce site de Piantarella.

Qu’adviendra-il de la parcelle de 20 708m2 de surface, non cédée au CDL?

*Courrier des propriétaires des parcelles à la DREAL :