PLU d’Oletta : l’heure du glas a-t-elle sonné pour le monde rural ?

La commune d’Oletta, dont le maire était un partisan du feu Padduc basé sur le tout tourisme et la désanctuarisation, sacrifie les terres agricoles de sa commune pour édifier des résidences secondaires. Si on décrypte le Plan local d’urbanisme, la population locale devrait croître de 1100 habitants supplémentaires. La commune compte aujourd’hui 1400 habitants.

Oletta-Secteur Viecolaja-vignes en production impactées
 

Un plan local d’urbanisme qui prévoit le doublement de la population. Un ! Ou plutôt un de plus.
À croire les chiffres annoncés dans le PLU d’Oletta, la commune devrait accueillir 617 habitants supplémentaires à l’horizon 2020 (294 logements avec une moyenne de 2,1 personnes par foyer). Le document d’urbanisme annonce ainsi que 89 hectares deviendront urbanisables.

Deux fois plus que l’évaluation communale. Il n’est cependant pas besoin d’être très fort en mathématiques pour s’apercevoir que quelque chose cloche. 89 hectares pour 617 habitants cela signifie 1 400 m2 de terrain urbanisable par personne supplémentaire. “Le luxe c’est l’espace” annonçait une publicité… !!!

Plus sérieusement, une évaluation raisonnable de la capacité d’accueil induite par ces 89 hectares conduit au chiffre de 1 100 habitants supplémentaires soit deux fois plus que l’évaluation communale.

Pas dupe. Mais nous ne sommes pas les seuls à ne point être dupes. Les services de l’État contestent aussi  le dimensionnement du projet de la commune : « l’article L121-I du code de l’urbanisme pose le principe d’utilisation économe des espaces naturels.  Je considère que l’étendue des zones ouvertes à l’urbanisation demeure vaste… », écrit le préfet dans son avis motivé.
Si ce PLU pharaonique voit le jour, que restera-t-il des quelques espaces verts et terres agricoles résiduels de la plaine de la Concia déjà submergée par une succession de lotissements le long de la RD82 ?

 

Cinquante hectares
de vignes
,
châtaigneraies
et terres de bonnes potentialités agricoles
sont sacrifiés dans ce PLU


Sacrifié. Ce sont au total cinquante hectares de vignes (Nielucciu, Vermentinu, Muscat Petits Grains), châtaigneraies et terres de bonnes potentialités agricoles qui sont sacrifiés dans ce PLU, fragilisant d’autant les exploitations restantes (parcelles enclavées, conflit d’usage des espaces, pression foncière…).

La Chambre d’Agriculture de Haute-Corse, l’Inao et la Préfecture soulignent ces errements en contradiction avec les louables préoccupations développées dans le PLU. On peut aussi lire que seront nécessaires la conservation de coupure d’urbanisation dans la plaine de la Concia ou encore le respect de l’ensemble des châtaigneraies autour du village. Force est de constater qu’il n’en est rien.

En voici quelques exemples flagrants :


L’enquête publique vient de se terminer. La commune devrait revenir sur les zonages proposés pour rentrer dans les clous de la légalité.

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