« Pollution sur Ajaccio et sa région : plus grave qu’on ne le croit ! »

Tout tremble mais rien ne bouge.

https://www.corsenetinfos.corsica/Pollution-sur-Ajaccio-et-sa-region-Plus-grave-qu-on-ne-le-croit-_a31019.html

Excellent papier de Corsenet Infos du 28/12/2017 qui donnait le ton dès l’entrée en matière : « Fioul lourd. Partout dans le monde, l’industrie maritime a toujours consommé ce genre de produit résiduel et cela dure depuis de nombreuses années. Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, bon nombre de scientifiques ont commencé à analyser les effets de consommation de ce carburant, bien entendu dans les régions littorales. Ils ont fini par découvrir que ce fioul résiduel avait une très forte teneur en soufre, en particules et que sa combustion générait entre 3 000 et 3 500 PPM de soufre. C’est ainsi qu’on calcule, en « partie par millions », le PPM (molécule de gaz).

Ce genre de pollution, la Corse en connaît la « saveur », notamment dans les ports comme Bastia, où les liaisons maritimes sont les plus importantes de Corse, mais aussi Calvi, l’île Rousse ou Porto-Vecchio à un degré moindre. A Ajaccio en revanche, en plus du maritime et ses nombreux navires de croisière qui accostent à la belle saison, nous avons droit à un complément avec le Vazziu. C’est dire si les « retombées » sont gravissimes pour la santé des gens ! »

En effet ces particules fines produites sont si petites (quelques microns) et en quantité si élevée qu’elles pénètrent facilement dans nos poumons et s’y déposent.

« Les bateaux sont quotidiennement ancrés dans nos ports, le Vazziu brûle et déverse sans arrêt son poison, sans parler du secteur automobile qui est souvent pointé du doigt en matière de pollution et bien sûr le transport maritime, qui brûle le carburant le plus sale du monde. »

Si aujourd’hui la pollution par le soufre et les particules et ses effets sur la santé sont aujourd’hui admis, à une date très récente il n’en était pas ainsi. Quelques rappels :

  • En 2003, suite aux demandes pressantes associatives, la Corse est la dernière région française à être enfin dotée d’une association chargée de la surveillance de la qualité de l’air.
  • Alors que les dispositifs techniques existaient depuis 1996 pour réduire la pollution due aux oxydes d’azote (NOx), il a fallu attendre octobre 2005, suite à une très forte pression des associations de protection de l’environnement durant plusieurs années (conférences publiques de U Levante, meeetings, communiqués, etc,) relayée en 2005 par des médecins et par l’opinion publique, pour que le préfet Lemas oblige EDF à se mettre en conformité avec les normes d’émission pour ses centrales en ce qui concerne les seuls oxydes d’azote.
  • EDF a résisté jusqu’à attaquer l’arrêté préfectoral de 2005 qui lui imposait d’équiper les cheminées de catalyseurs pour finalement abandonner son recours et compléter, contrainte et forcée, l’équipement des autres moteurs jusqu’en 2007. C’était mieux que rien mais restaient le soufre et les particules.
  • En janvier 2007, U Levante déposait plainte contre EDF et ses dirigeants et tout autre auteur, coauteur ou complice que l’instruction pourra faire apparaître (pollution due à la centrale thermique du Vazzio).
  • En 2008 sont créées les associations Aria Linda et A Sentinella, avec pour objectifs l’arrêt des centrales à fioul.
  • Le 4 novembre 2011, la Juge Mme Gerhards classait pourtant la plainte de U Levante… pour insuffisance de preuves d’effets sur la santé des populations.

En ce début 2018, les rejets des particules par la centrale du Vazzio, toujours en fonctionnement, et ceux des bateaux de plus en plus nombreux mettent encore aujourd’hui en danger la santé des habitants sur qui retombent les particules toxiques …  Tout tremble mais rien ne bouge.