Projet de PLU de Monte – Et si l’arbre du projet de centre de surtri des déchets masquait la forêt des illégalités ?

Le projet de PLU prévoit une zone constructible AUc de 9,60 hectares à Angiolasca en discontinuité de l’urbanisation existante, en plaine sur des espaces stratégiques agricoles de fortes potentialités cultivés (le zonage AUc consomme environ 20 % des terres agricoles de Monte), U Levante a voté contre ce projet de PLU.

Le PLU de Monte (au sud du carrefour de Casamozza) prévoyait la consommation de 10 ha d’ESA (Espaces stratégiques agricoles = terres de fortes potentialités agricoles), irrigués, au lieu-dit Angiolasca. En décembre 2021, le projet de PLU a reçu un avis majoritairement défavorable (10 voix contre, 7 abstentions et 7 voix pour) de la CTPENAF (Commission territoriale préservation espaces naturels agricoles et forestiers). Comme le confirme le communiqué du Préfet Lelarge (Corse-Matin du 13 janvier, page 4), l’État a défendu le projet de PLU au motif que la Haute-Corse aurait besoin d’un centre de surtri des déchets et de logements… prévus sur le zonage AUc d’Angiolasca, désigné comme OAP (OAP = centre d’Orientation d’aménagement et de programmation), à côté d’une maison pour personnes âgées, d’une école, de commerces, de logements…

Le site de la MRAe (Mission régionale d’autorité environnementale de Corse), organisme d’État, vient de publier son analyse* (qui date de novembre 2021 mais qui n’a été publiée qu’en janvier 2022) : le PLU est épinglé… à plus d’un titre et sa lecture attentive est édifiante. 

L’analyse détaillée de la MRAe souligne : 

  • la non-compatibilité entre le projet de PLU et le PADDUC (ESA) ;
  • l’absence d’analyse de compatibilité avec le plan de prévention de gestion des déchets non dangereux (PPGDND) de Corse, approuvé en 2015 et avec le projet de plan territorial de prévention et de gestion des déchets de la Corse en cours de réalisation ; 
  • la non-prise en compte du risque d’inondation par le Golu des espaces urbanisables à Angiolasca ;
  • la vérification à effectuer des besoins réels de consommations d’espaces naturels au regard des projections démographiques à l’horizon 2030 ;
  • le nécessaire conditionnement de la réalisation de l’OAP à la mise en service d’une nouvelle station d’épuration ; 
  • etc

Comment est-il possible de soutenir un projet entaché de tant d’incompatibilités et comportant de tels risques environnementaux ? En l’état, le projet de PLU est stoppé par l’avis majoritairement défavorable de la CTPENAF.