Projet routier doublement RT20 : une mauvaise solution

Une concertation relative à un projet de doublement de la RT 20 (ancienne RN 193) à l’est d’Aiacciu, entre le giratoire de SOCORDIS et celui de la route d’Afa, vient de se terminer. L’association Velocità, U Levante et des exploitants agricoles y ont participé. Les arguments contre ce projet très coûteux mais très mal ficelé ne manquent pas : consommation de terres agricoles exploitées, non-respect du Padduc, interdiction d’accès aux vélos, etc.  

1 – Extraits des observations (texte intégral*) de deux propriétaires fonciers dont l’une est exploitante agricole

“La mise en avant du concept d’intérêt général, pour tenter de faire accepter auprès des petits propriétaires fonciers lourdement impactés, le bien fondé de ce projet, passe difficilement, tant l’aménagement des espaces environnants immédiats apparaît lui, uniquement dicté par les seuls intérêts et appétits d’entrepreneurs privés qui de fait décident en lieu et place des pouvoirs publics de l’aménagement et du développement du territoire.

L’initiative publique doit précéder l’initiative privée, non la subir ou pire la servir.

Il appartient au politique de décider de l’aménagement du territoire et non d’abandonner ce rôle à la puissance financière, et que cette dernière soit « nustrale » n’y change rien ! Les terres exploitées et a fortes potentialités agricoles ne doivent plus être sacrifiées sur l’autel des équipements publics. (…) Tel que soumis, le projet de doublement de la RT20 aura pour conséquence d’impacter fortement la propriété agricole qui jouxte cette voie, composée de douze parcelles d’un seul tenant…

Les parcelles concernées sont des terres limoneuses présentant une grande qualité d’herbage et qui constituent depuis plus de 40 ans l’assise foncière d’une exploitation agricole d’élevage. 250 brebis laitières occupent de novembre à mars les prairies cultivées (bordées de clôtures de séparation), qui, à partir de cette date, sont mises en défend pour la production de foin et de luzerne s’étalant de mai à juillet.

Local agricole impacté par le projet

(…) Ces espaces sont non seulement indispensables mais s’avèrent stratégiques pour la conduite de l’entreprise agricole.

(…)Par ailleurs l’inconvénient majeur présenté par ce projet réside dans l’aggravation sensible du risque d’inondations puisque ce nouveau tracé participe à rétrécir encore davantage la zone d’épandage naturel de la Gravona, déjà réduite lors de la création de l’actuelle voie.(…) De plus les cours d’eau sont laissés à l’abandon, aucune collectivité ne prenant en charge leur entretien et leur aménagement, ce qui contribue encore à aggraver les risques. L’augmentation du risque d’inondations pourrait à terme rendre la propriété impropre à toute utilisation agricole. Comment alors pouvoir réparer un tel préjudice ? » 

2 – Observations de U Levante

3 – Conclusions  de l’association Velocità (texte intégral**) : Il serait temps d’arrêter de concevoir des projets “tout-voiture” qui dégradent les conditions de circulation pour les modes de déplacements plus vertueux et plus populaires. Ce projet ne va pas dans le sens de la transition énergétique et contribuera à moyen terme à l’accroissement des embouteillages. Nous demandons à ce que les collectivités dont la CTC changent de paradigme dans leur réalisation d’aménagements routiers pour donner la priorité aux usagers les plus vulnérables :

  1. Piétons : usagers de la route les plus fragiles, ils concernent tout le monde ;
  2. Vélos : piétons “augmentés”, ils sont plus rapides et tout autant vulnérables ;
  3. Transports en commun : d’intérêt public ;
  4. Véhicules particuliers.

En particulier, nous trouvons honteux qu’autant d’argent soit investi pour un projet qui va concurrencer le train du périurbain ajaccien alors même que le matériel roulant de type tram- train n’est pas financé et que l’amélioration de la desserte ferrée tarde à se réaliser.

Pour terminer, nous demandons à la Collectivité Territoriale de Corse de mettre en œuvre le PADDUC dont elle s’est dotée en créant une passerelle au-dessus de la RT et en aménageant les chemins existants en une véritable voie verte pour relier Ajaccio à Porticcio. Pour information, une passerelle de cette envergure réduirait vraiment les problèmes de congestion et coûterait seulement 1 million d’euros soit 40 fois moins que le projet de doublement de la route !”

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