Revue de presse. Hélène Constanty : « Il y a des enjeux colossaux dans l’extrême sud »

Alcudina. fr interview l’auteur de « Razzia sur la Corse ». Des plasticages à la folie spéculative, Hélène Constanty retrace dans ce livre l’histoire mouvementée du littoral corse et s’interroge sur son avenir. Résistera-t-il à la pression immobilière?

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Alcudina.fr : Une grande partie du livre est consacré à l’extrême sud, de Conca à Murtoli. Il y a plus de pression spéculative ici qu’ailleurs ?
Hélène Constanty : C’est une région qui a été préservée, avec les plus belles criques, c’est un endroit unique au monde. Bonifacio par exemple, est resté extrêmement sauvage, on a encore l’impression d’être au bout du monde, comme à Balistra. Par conséquent ces endroits sont des lieux de convoitise énorme. Des sites non constructibles ne valent rien, un seul coup de stylo et le propriétaire devient millionnaire. Il y a des enjeux colossaux extraordinaires, sans commune mesure avec les autres régions de Corse.
Sous Sarkozy la pression spéculative était très forte

Alcudina.fr : Peut-on parler de Mafia en Corse ?
Hélène Constanty : Lorsque les attentats ont décru, dans les années 2000, on a vu des investissements mafieux arriver dans l’île pour y blanchir de l’argent mal acquis. Dans le même temps Nicolas Sarkozy s’intéressait beaucoup à la Corse et venait régulièrement à Porto-Vecchio. Il souhaitait encourager un tourisme de luxe, de résidences secondaires, relayé localement par le président de l’assemblée de Corse de l’époque. Camille de Rocca Serra voulait modifier la loi littoral et le désanctuariser. Alors, quand vous avez ces conjonctions d’intérêts, de l’argent prêt à être investi et une volonté politique, la pression spéculative y est très forte.