Surfréquentation : à quand un quota touristique pour l’ensemble de l’île ?

N’est-il pas grand temps de déterminer un quota touristique pour l’ensemble de l’île ?

Mieux qu’un discours, deux illustrations (et nos remerciements aux auteurs) :

“I dissegni di Finuchjetta”

Les propriétaires d’une maison possédant deux chambres peuvent-ils en loger vingt ? Ont-ils assez d’une seule salle d’eau ? La puissance de leur compteur électrique est-elle suffisante ? Leurs bacs à déchets sont-ils assez grands ?

En Corse, rien ne va plus. L’attrait de la Corse sur mer et sur terre est tel que l’île est surfréquentée avec pour conséquences des dégâts importants pour la Nature des parties marines et terrestres du littoral mais aussi en montagne. Des décisions de limiter la fréquentation par l’instauration de quotas ont été prises pour trois sites qui “bénéficient” d’une protection environnementale (Bavedda, Restonica, Lavezzi). Mais c’est toute la Corse qui est surfréquentée. La preuve en est apportée tous les étés :

  • des restrictions de l’usage de l’eau sont imposées, particulièrement aux agriculteurs pour qui l’eau est pourtant indispensable,
  • des arrêtés préfectoraux imposent aux deux centres d’enfouissement d’accepter de stocker les déchets engendrés en supplément de leur capacité légale,
  • selon un courrier du SYVADEC daté du 10 mars 2022,” la hausse du tri n’entraîne pas la baisse des ordures ménagères du fait de la hausse démographique soutenue et de l’augmentation de l’attractivité touristique de la Corse.”
  • les urgences des hôpitaux sont débordées,
  • plus de la moitié des stations d’épuration dysfonctionnent, engendrant évidemment des pollutions,
  • la consommation d’électricité pendant cette période estivale caniculaire par les climatiseurs bat des records.

Pendant la période estivale, la Corse n’a rien de “sauvage”. Les plages sont bondées, la population de certaines villes peut décupler et même la montagne est surfréquentée. Les ferries sont toujours plus nombreux (sans compter les bateaux de croisière!), la fréquence des avions low-cost est en constante augmentation. La proportion des résidences secondaires bat des records. Etc.

Malgré ces faits que tous les Corses connaissent, des spots publicitaires, payés par la CDC?, vantant la Corse sauvage et incitant à y séjourner passent sur les chaines nationales… Quand finira ce scandale ?