En réponse au maire de Sari Sulinzara. Pour rétablir l’authenticité des faits et des dires.

“Ce n’est pas l’annulation du PLU qui fera baisser la criminalité” titre Corse-Matin le samedi 29 décembre 2012 (lire).
L’article reprend les propos de Jean Toma, maire de Sari Sulinzara, constellés de contrevérités.

U Levante souhaite rétablir l’authenticité des faits et des dires.
Il en est ainsi des raisons qui ont conduit le tribunal à annuler le PLU de la commune dans dans sa totalité, de l’existence effective de permis de construire illégaux, de constructions déjà érigées.

 

Les propos du maire mettent l’accent sur le rôle important joué par les services de l’État dans l’accompagnement du Conseil municipal pour l’élaboration du PLU de la commune. Les associations du Collectif pour la loi Littoral applaudissent à cette démonstration. En effet, en ne contrant pas les très nombreuses illégalités du PLU de Sari Sulinzara (illégalités qui ont conduit le TA à demander l’annulation totale de ce plan d’urbanisme communal), l’État s’est rendu complice de ces illégalités Les associations ont déjà prouvé cette complicité en faisant annuler totalement les PLU ou les cartes communales de 12 communes. Carte à visualiser en bas de cet article dans le droit fil de sa non-application de la loi Littoral.
Cependant les associations récusent de nombreux points dans les propos du maire :

• Qualifier de raisonnable l’essor touristique de sa commune est inexact, puisque le PLU ouvrait à l’urbanisation (zonage AU) 264 hectares dans les espaces proches du rivage.


• Affirmer qu’aucune construction n’a été érigée en bord de mer depuis 2006 est faux. Deux exemples le prouvent :

à Cala d’Oru, chacun peut aller constater les travaux de construction en cours d’une villa, sise de surcroît en espace boisé classé,

à Canella le projet de la SARL Dolce Vita a bénéficié d’un permis de construire (PC) daté du 4 novembre 2011 et renouvelé le 1er juin 2012.

Sous-entendre que le projet de construction à Canella d’une résidence touristique est une des causes de l’annulation du PLU est inexact. Laisser croire que cette résidence a vocation à être ouverte à l’année relève du rêve ou du mensonge. Le permis de construire (PC) de ce projet (20 blocs d’appartements sous forme de villas comprenant 106 logements (1) a été attaqué séparément et le recours en annulation est en cours devant le tribunal administratif.

Mettre en cause et désigner à la vindicte populaire un trio de riverains, en particulier la propriétaire de la « villa » sur la plage de Canella, est assez irresponsable de la part d’un édile communal.
Cette petite maison, située entre le terrain de la SARL Dolce Vita et la mer, dérangeait les plans des promoteurs du projet touristique. L’association U Levante a donc effectivement apporté son soutien à sa propriétaire suite aux multiples et intolérables « pressions » qu’elle a subies de la part des promoteurs du projet.

La construction de cette « villa » remonte aux années 1940. La loi Littoral date de 1986 et n’est évidemment pas rétroactive. Cette « villa » est donc tout à fait légale.

Ces riverains n’ont jamais eu la prétention de s’approprier la plage de Canella, comme l’affirme le maire. Ils ont seulement voulu voir s’appliquer la loi sur ce territoire comme ailleurs.

Par ailleurs, l’édification, pendant l’été 2012, de plus de 90 mini-villas au bord de la rivière Sulinzara, lieu-dit Razinu, est totalement illégale puisque réalisée sur le zonage AU3 inconstructible comme le souligne le tribunal administratif dans son jugement. L’autorisation donnée pour ce très important complexe touristique, engage la responsabilité du maire : ce zonage avait été dénoncé au TA par les associations et il était manifestement illégal.

« Considérant que la zone AU3, d’une superficie de 8 hectares vierge de toute construction, se situe à l’extrémité nord-ouest de la commune de Sari-Sulenzara, dont elle est séparée par un espace ne présentant que de rares constructions éparses ; que le règlement du plan local d’urbanisme ne fixe aucun coefficient d’occupation des sols pour cette zone et ne prévoit que la limitation à 150 m de SHON des bâtiments à destination de logements liés au gardiennage ; qu’il autorise en revanche les campings, les caravanings et les parcs résidentiels de loisirs ainsi que les équipements de services liés à l’hôtellerie ; qu’ainsi l’extension de l’urbanisation permise par le plan local d’urbanisme ne présente pas le caractère limité exigé par les dispositions du II de l’article L. 146-4 du code de l’urbanisme… »

Enfin, les associations sont persuadées que la possibilité offerte par certains PLU de construire « les pieds dans l’eau » dans des sites paradisiaques est en partie à l’origine de la hausse de la criminalité que connaît la Corse. En effet, ces terrains, sans valeur quand ils ne sont que maquis, valent de l’or quand ils sont rendus constructibles, attisant  alors toutes les convoitises. Le PLU de Sari Sulinzara n’échappe pas à ce constat.

1. Pour une création de 5 668 m² de Shon, 7 180 m² de Shob dont deux parkings enterrés sous deux niveaux de sous-sols de 153 places de stationnement pour 4 113 m² de Shob et une piscine de trois bassins (shob = surface hors d’œuvre brute ; shon = surface hors d’œuvre nette).
 
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