Ferringule/Farinole. Restaurant BO’s illégal, M. Franck Santini déclaré coupable

Le jugement* daté du 25 février 2022 condamne également la SARL du Clos Santini.

En surplomb de la plage, sur un terrain privé lieu-dit Campo Maggiore situé sur la commune de Ferringule, en site classé, dans le « Grand Site Conca d’Oru, Vignobles de Patrimonio, Golfe de Saint-Florent » labellisé en 2017, en espace remarquable et caractéristique inconstructible du littoral, dans la bande inconstructible des 100 mètres, en espaces proches du rivage, en zone naturelle inconstructible du PLU de Farinole, la SARL du Clos Santini développe illégalement depuis 2018 une activité de restauration événementielle saisonnière : le BO’s. Le bénéficiaire des activités, M. Franck Santini, y a :

  • mis en place, sans aucune autorisation, un restaurant constitué par deux remorques et un camion à usage de toilettes, de réserve et de cuisine, un comptoir en bois, du mobilier extérieur, les réseaux d’électricité et d’eau potable,
  • créé sans autorisation une aire de stationnement pour plus d’une centaine de voitures,
  • organisé des soirées très bruyantes jusqu’à tard dans la nuit.

Revoir : https://www.ulevante.fr/ferringule-un-nouveau-restaurant-de-plage-sans-aucun-permis-en-site-inconstructible/

Le site, avant sa détérioration par l’installation du BO’s

Dès novembre 2017, U Levante alerte le Préfet de Haute-Corse de la réalisation en cours d’importants travaux sur ce site protégé : création d’une piste jusqu’à la mer, bornage, coupe d’arbres et d’arbustes… Suite à deux contrôles de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), effectués le 23 mai et le 22 juin 2018, le Préfet écrira qu’aucun arbre n’ayant été coupé (U Levante avait pourtant produit des photos prouvant le contraire), il n’y avait donc aucune infraction au code forestier et au code de l’environnement…

La DDTM constate aussi qu’un des propriétaires des parcelles, M. Santini, avait procédé, pour avoir accès à la plage, à un nettoyage du sous-bois à l’aide d’une mini-pelle et avait installé des remorques, des tables, des tabourets, un comptoir… Dès 2018, le restaurant BO’s est ouvert, une plage artificielle créée, les parkings sont fonctionnels. L’infraction a été répétée sur quatre saisons estivales de 2018 à 2021 et ce en toute connaissance de cause puisque, dès mai 2018, le préfet avait invité M. Santini à cesser toute activité commerciale.

La Plage artificielle et le restaurant

Le 28 juillet 2020, le juge qui a organisé un « transport sur les lieux » (audience sur le terrain) y a constaté « une modification évidente des lieux, par un « éclaircissement » qui dépasse le simple nettoyage au sol des branchages, comme le montrent les photographies laissant apparaître des « arbres » ou « arbustes » déracinés à proximité de monticules de sable et terre, permettant de penser que le « nettoyage » a consisté en des travaux de coupes et abattages d’arbres ainsi que de terrassement. Sans ces aménagements préalables, les engins roulants et autres mobiliers nécessaires à I’exploitation de l’activité de restauration ne pouvaient être mis en place. »

La transformation du site est effectivement très importante :

Le jugement présente un autre intérêt puisqu’il affirme, page 10, que ces installations ne peuvent être considérées comme un « food-truck ».

La SARL le clos Santini et Santini ont fait appel de ce jugement. Cependant, ces installations ne pouvant être autorisées en ces lieux, elles ne devraient pas être réinstallées. Si U Levante constate une récidive en 2022, il entamera une nouvelle procédure et le Préfet fera dresser procès-verbal comme il le fait depuis 2018.

Il reste la végétation arborée arrachée, le sable dunaire prélevé et les rejets d’eaux usées déversés sur une parcelle attenante. Ce site classé d’une beauté remarquable a été impunément et irréversiblement dénaturé. Le littoral terrestre et marin (un nombre de plus en plus important de plaisanciers jette l’ancre dans la petite anse) a souffert de pollutions diverses qui ont porté atteinte à sa biodiversité et cela pour l’unique profit d’une société privée.

*Jugement

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