Lettre ouverte aux partisans de l’inégalité des Corses devant la Loi

Depuis plusieurs semaines U Levante fait l’objet, sur les réseaux sociaux, d’attaques virulentes relayées par des médias.

Toutes ces attaques dénoncent la même faute dont U Levante se serait rendu coupable : notre « pseudo association de protection » persiste à vouloir empêcher certains Corses de développer de magnifiques activités touristiques créatrices d’emplois au sein de sites classés par la loi et le Padduc comme « espaces remarquables » inconstructibles en s’attaquant toujours aux mêmes, pratiquant ainsi une sélection révélatrice de sa mauvaise foi et volonté de nuire. La preuve ? U Levante n’attaque pas toutes les constructions illégales qui se multiplient en bord de mer.

L’explication : U Levante est composé de « ratés », « aigris », « jaloux » ayant « échoué dans leur vie professionnelle ». Et nos fins adversaires ont découvert la vraie raison d’être de notre association : U levante est au service de l’État français qui veut maintenir la Corse dans son sous-développement…

Il y a une part de vérité dans ces attaques : les bénévoles d’U Levante n’attaquent pas toutes les constructions illégales, ils ne parviennent pas à remplacer totalement les services de l’État, des communes, de la CTC pour le contrôle de la légalité des documents d’urbanisme !

Accuser U Levante de ne pas déférer devant la justice tous les permis illégaux est totalement grotesque sauf à comparer U Levante à l’État ? Le ridicule ne tue pas !

U Levante n’a pas de salariés et refuse toute subvention, c’est le prix à payer pour garder son indépendance !

Reste le fait objectif qu’U Levante a obtenu l’annulation d’une trentaine de PLU et de dizaines de permis de construire et ce quelle que soit la couleur politique des communes concernées : qui peut contester ce fait objectif ?

Reste le fait objectif, mais là on comprend la haine de nos détracteurs à notre égard, qu’U Levante a ainsi sauvé du béton des milliers d’hectares de terres agricoles, d’espaces classés remarquables et caractéristiques, d’espaces proches du rivage, de Znieff, etc., permettant ainsi aux Corses de pouvoir continuer à en bénéficier au lieu de les voir détruits ou privatisés.

Reste le fait objectif qu’en menant ce combat pour sauver ces biens communs U Levante a contrarié les appétits financiers de beaucoup, d’où leurs attaques… Mais, malgré les menaces, U Levante continuera son combat au service du Bien Commun.

Reste le fait objectif qu’U Levante ne se bat qu’avec pour seules armes les lois protectrices de l’environnement et le Padduc, ce qui est insupportable pour tous ceux qui exploitent des activités commerciales très lucratives en pleins espaces remarquables, sans permis de construire grâce au laxisme (ou à la complicité objective?) de l’État.

Il est donc particulièrement ridicule de présenter U Levante comme « complice de l’État » : où était cet État lorsqu’U Levante a fait annuler tous ces PLU et permis de construire illégaux ?

Comment se fait-il, par exemple, que le Préfet se soit désisté de son action contre le domaine de Murtoli alors qu’il était démontré qu’un permis pour hangar agricole s’était traduit sur le terrain, terrain inconstructible, par la construction d’un club-house lié au golf et de plusieurs centaines de m2 au sol !

Qui bénéficie concrètement de l’inaction de l’État ?

On reproche aussi à U Levante de risquer de compromettre l’emploi de nombreux salariés en s’attaquant à de prospères, mais totalement illégales, activités commerciales en pleins sites remarquables. Ce chantage à l’emploi est indécent. Ce qui pourrait remettre en cause ces emplois, c’est la condamnation de ces sociétés qui exploitent ces activités en violant sciemment les lois  protectrices de l’environnement et le Padduc !

Les représentants de ces salariés devraient donc demander à leur employeur de cesser de violer la loi au lieu de reprocher à U Levante de vouloir la faire appliquer pour le bien de tous !

On nous oppose que ces activités commerciales reposent sur des constructions certes illégales, puisque sans permis, mais si belles ! Grâce à cette violation de la loi et de l’environnement, la Corse disposerait ainsi des outils de son développement que seuls les jaloux d’U Levante voudraient contrarier !

En réalité ce type d’argument traduit un dévoiement complet du sens de la citoyenneté. Ce qui fonde une société démocratique, libre, c’est l’égalité des citoyens devant la loi, ce n’est pas la loi du piston, du favoritisme, du rapport de forces !

Il n’y a pas de vie commune possible, de « vivre ensemble », si certains citoyens peuvent violer la loi pour leur profit personnel en toute impunité et privatiser, au passage, le domaine public qui, comme son nom l’indique, est celui de tous !

Ce qu’on nous reproche c’est de refuser cette dérive mortifère qui permet à une minorité de prospérer grâce au viol de la loi opposable à tous les citoyens corses et ce au détriment du bien commun qu’est notre environnement.

Une société devient mafieuse si elle accepte que certains citoyens puissent s’enrichir, notamment grâce à des complicités d’élus et (ou) de services de l’État, en violant en toute impunité l’état de droit, la loi, foulant ainsi au pied le principe de l’égalité des Corses devant elle.

« L’égalité ne doit pas être un vain mot (…) la parfaite égalité est ce qui est le plus désirable dans un état démocratique (…) les républiques disparaissent lorsqu’on y trouve des particuliers si riches, qui, au mépris du mérite et des lois, s’imposent à la multitude (..) » Pascal Paoli. (15/07/1764)

Deux cent cinquante-quatre ans plus tard, ces mots restent d’une redoutable actualité. U Levante entend bien, malgré les menaces et les pressions, poursuivre son combat au service de notre environnement et des Corses.